Les thérapies pour traiter le cancer de la prostate ont de multiples effets durables sur la qualité de vie des patients dont l'ampleur a été jusqu'alors sous-estimée, selon une étude publiée aux États-Unis.

Cette recherche est la première se concentrant sur le degré de satisfaction procurée par les soins et thérapies du cancer de la prostate.

Elle a été conduite sur 1201 hommes et 625 épouses de ces malades et les résultats paraissent dans le New England Journal of Medicine daté du 20 mars.

Ces chercheurs ont notamment découvert que les thérapies hormonales combinées à de la brachythérapie, une forme de radiothérapie interne dans laquelle un produit radioactif est introduit directement dans le tissu cancéreux, entrainaient une dégradation de plusieurs aspects de la qualité de vie du patient.

Cette combinaison de thérapies a notamment eu de profonds effets sur la vitalité et la sexualité de ces hommes, soulignent-ils.

Les patients traités avec de la brachythérapie ont notamment eu des difficultés à uriner qui se traduisent par un écoulement lent ou le besoin d'uriner fréquemment, précise l'étude conduite dans neuf hôpitaux par le Dr Martin Sanda, directeur du centre de traitement de la prostate à l'hôpital Beth Israel Deaconess et professeur de chirurgie à la faculté de médecine d'Harvard (Massachusetts).

Certains de ces hommes ayant subi une ablation de leur prostate ont fait part de problèmes d'incontinence urinaire tandis que d'autres ont au contraire connu une amélioration durable du flot de leur urine.

Ces chercheurs ont également indiqué que les techniques visant à préserver les nerfs lors de l'intervention chirurgicale pour enlever la prostate permettaient effectivement de minimiser les effets secondaires sur la sexualité de l'opéré mais pas de les éliminer.

Cette recherche a en outre confirmé que les changements de qualité de la vie pour ces patients ayant résulté de ces différentes thérapies ont eu un impact direct sur le bien-être de leur partenaire.

"La satisfaction d'ensemble du malade et de son partenaire devrait être l'objectif ultime en matière de soins de santé", estime le Dr Sanda. "C'est la chose la plus simple à évaluer mais ceci n'a pas jusqu'à présent été fait de façon adéquate surtout pour le traitement du cancer", ajoute-t-il.

Cette étude a également révélé que le niveau de satisfaction générale des traitements du cancer de la prostate était le plus faible parmi les noirs et ce malgré le fait qu'ils ont été soignés dans les mêmes hôpitaux que les blancs.