Les personnes âgées sont apparemment beaucoup plus nombreuses à avoir une vie sexuelle active à 70 ans que ce n'était le cas il y a 30 ans.

Selon une étude rendue publique sur le site internet du British Medical Journal, mercredi, les septuagénaires suédois avaient plus de relations sexuelles, et en tiraient plus de plaisir, en 2000-2001 que leurs homologues en 1971-1972.

Les chercheurs n'ont interviewé que des Suédois, aussi ignore-t-on si ces résultats reflètent le comportement sexuel de leurs homologues d'autres pays, admet le directeur de l'étude, Nils Beckman, étudiant au doctorat à l'Université Gothenburg. Mais à son avis, ces résultats ne différeraient pas dans le monde occidental, y compris en Amérique du Nord.

L'étude était basée sur l'analyse de données recueillies dans le cadre de la dernière phase d'une étude à long terme auprès de Suédois âgés de 70 ans. Les réponses de la dernière cohorte de septuagénaires, interviewés en 2000-2001, ont été comparés à celles des groupes interviewés en 1971-1972, 1976-1977 et 1992-1993.

Le pourcentage de personnes âgées ayant toujours des rapports sexuels à 70 ans a grimpé dans quatre catégories, c'est-à-dire les hommes et les femmes, marié(e)s et non marié(e)s.

L'augmentation a été la plus marquée chez les célibataires masculins, qui ont déclaré en 2000, dans une proportion de 54 pour cent, avoir eu des relations sexuelles au cours de la dernière année écoulée, contre 30 pour cent en 1971. Chez les femmes mariées, le taux est passé de 38 à 56 pour cent, et chez les hommes mariés, de 52 à 68 pour cent.

Chez les femmes célibataires, 12 pour cent ont dit avoir eu des relations sexuelles à l'âge de 70 ans en 2000, contre seulement un pour cent en 1971.

Selon M. Beckman, ces données illustrent la réalité de la vie des personnes âgées - les hommes sont tout simplement moins nombreux.

D'autres études ont semblé indiquer que les personnes qui ont mené une vie sexuelle active, plus jeunes, continuent d'être sexuellement actives en vieillissant, ce qui pourrait expliquer en partie l'évolution des femmes plus âgées, note M. Beckman. Les membres du dernier groupe de femmes étaient jeunes dans les années 1960, a-t-il expliqué. Elles ont donc eu accès à la contraception et n'ont pas eu à craindre de grossesses non voulues, comme tous les autres groupes de femmes qui les ont précédées.

La fréquence accrue du divorce pourrait aussi jouer un rôle, selon le chercheur.

Une experte en sexualité de l'Université d'Ottawa, Peggy Kleinplatz, estime que ces conclusions viennent étoffer la trop maigre documentation scientifique sur le sujet de la sexualité chez les personnes du troisième âge.