Difficile de dénicher des framboises du Québec dans les supermarchés. Les mauvaises récoltes empêchent les producteurs québécois de suffire à la demande. Les framboises américaines comblent le manque.

À la mi-juillet, l’Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec (APFFQ) avait émis un communiqué pour mousser l’achat local. «Si vous ne trouvez pas de framboises du Québec chez votre marchand, ce qui serait étonnant, dites-lui que vous aimeriez en avoir rapidement. C’est votre droit et c’est bon pour l’emploi», lisait-on.

Un hiver rigoureux, combiné aux nombreux jours de pluie, cet été, ont eu raison des framboises. «La neige a endommagé la tige des framboisiers, explique Louis Gosselin, président de l’APFFQ. Et la framboise, c’est le fruit qui supporte le moins l’eau.»

Résultat : les détaillants ont dû se tourner vers nos voisins du sud pour s’approvisionner. «On n’a pas le choix de combler avec des produits américains, confirme Marie-Claude Bacon, agente de communication chez Metro. Actuellement, c’est plus facile de s’approvisionner du côté américain.»

Commandes annulées

Le son de cloche est le même chez Loblaw. «On essaie la plupart du temps de s’approvisionner au Québec, assure Josée Bédard, directrice principale des affaires corporatives chez Loblaw. Des commandes ont été annulées parce que les producteurs ont eu de mauvaises récoltes.»

Cette rareté de la framboise du Québec a fait grimper le prix de vente. «Elle coûte peut-être un peu plus cher, mais la framboise du Québec est de qualité, lance Marie-Thérèse Vézina, une vendeuse de framboises rencontrée au Marché du Vieux-Port de Québec. Nos framboises sont cueillies à 5h et on les vend à partir de 9h. Et on vient m’en porter d’autres à 13h. Pour les framboises des États-Unis, il faut compter au moins deux jours de transport.»

En 30 ans, Paule Marquis ne se souvient avoir vendu aussi peu de framboises. «L’an passé, j’écoulais 17 paquets d’une douzaine de casseaux par jour, note celle qui représente la ferme Jacques Marquis de l’île d’Orléans au Marché du Vieux-Port. Cette année j’en écoule à peine quatre paquets chaque jour.»