On trouve encore peu de vignobles dans l'ouest du Québec. Ce détail n'a pas découragé Geneviève Poulin et Nicholas Carrière, qui ont réalisé leur rêve en plantant de la vigne sur la terre familiale, à Papineauville. Ils ont eu raison : leurs vins sont séduisants.

Sur la côte Saint-Charles, à Papineauville, un grand pin blanc accueille les visiteurs au Vignoble Ste-Angélique. Devant les bâtiments agricoles, les rangées de frontenac gris détonnent. L'endroit est une curiosité dans le secteur, qui est surtout connu pour ses érablières.

« Je ne pensais jamais reprendre la terre familiale, avoue Nicholas d'entrée de jeu. Je n'avais aucun intérêt pour les travaux de la ferme. »

L'homme de 40 ans s'est découvert une passion pour la vigne quand il a visité les vignobles de Niagara en 2003. Encouragé par sa conjointe, il a décidé de planter de la vigne sur la terre où son père cultive encore du foin à ce jour. C'est ainsi qu'est né, cinq ans plus tard, le Vignoble Ste-Angélique.

Des vignes dans l'argile

Dans le bâtiment de bois qui sert à la fois d'accueil et de chai, le couple sert avec fierté les trois vins de la vendange 2016. Une récolte particulièrement réussie.

« Ce sont nos plus beaux vins depuis qu'on a commencé, en 2012, observe le vigneron. Au début, on cherchait notre style, notre goût. On a trouvé ! »

La récolte a été un tel succès que le couple, épaulé par l'oenologue Jérémie d'Hauteville, teste pour la première fois un vin mousseux selon la méthode traditionnelle. Dans des casiers en bois, situés dans le chai, les bouteilles reposeront jusqu'au printemps. Curieux, Nicholas Carrière en a ouvert une pour la première fois lors de notre visite. À base de la variété saint-pépin, le vin a beaucoup de potentiel. Ses bulles sont très fines et ses arômes de fleurs de pommier sont invitants.

Le vigneron est d'autant plus fier du résultat que le MAPAQ a refusé de lui accorder une subvention, parce que ses vignes étaient plantées dans un sol d'argile où la vigne ne pousserait pas. Pourtant, au milieu du champ agricole, les vignes hybrides de frontenac, de marquette et de léon millot sont bien garnies.

« On a tout fait sans subvention et un petit emprunt, précise Geneviève Poulin. C'est plus long, mais on n'est pas pressés. »

Le couple a lancé un projet d'agrandissement il y a deux ans. Il a planté 2000 pieds de vigne supplémentaires pour porter à 8000 le nombre total de plants. Il a de plus commencé la construction d'un nouveau bâtiment qui hébergera la salle d'accueil pour les visiteurs ainsi qu'un chai.

Dans l'intervalle, il faut prendre rendez-vous pour visiter le domaine Ste-Angélique. Les activités tournent au ralenti, car Geneviève Poulin se remet d'une maladie.

De retour au chai, le vigneron prépare une autre cuvée inusitée : un assemblage de frontenac gris et de sirop d'érable produit par son père. Le liquide doux évoque des notes de sucre d'érable et de caramel. Un clin d'oeil aux érablières qui l'entourent.

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Les vignerons ne sont jamais bien loin et sont toujours heureux d'avoir de la visite. Mais il vaut mieux s'annoncer avant de se pointer. La boutique est ouverte sur réservation seulement.

Consultez le site web



Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Nicholas Carrière et Geneviève Poulin, vignoble Ste-Angélique

Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

PHOTO HUGO-SEBASTIEN AUBERT, LA PRESSE - Papineauville, Quebec --- Le vignoble STE-ANGELIQUE a Papineauville - les proprietaires Genevieve POULIN et Nicholas CARRIERE - les vins ARGILES blanches 2016 et MAGNOLIA 2016. --- - MERCREDI 16 AOUT 2017 --- - GOU # 871151

À déguster 

Blanc à découvrir

Ce frontenac blanc est très aromatique avec ses notes de pêche. L'acidité en bouche n'est pas trop intense. C'est la signature du millésime 2016, dit le vigneron. Les arômes de fruit et de fleur persistent longtemps. Une aubaine à 16 $.

Argiles blanches 2016, 16 $ (au vignoble seulement)

Rosé de fête

À peine 7 % de frontenac noir ont été ajoutés aux grappes de frontenac gris afin de créer ce rosé. Dans le verre, la bouche est onctueuse et très fruitée. On remarque des notes de fraises. Un vin sec et savoureux.

Magnolia 2016, 15 $ (au vignoble seulement)

Quatre arrêts sur la route

La ferme Saint-Houblon 

Vous connaissez peut-être la cuisine des restaurants Saint-Houblon à Montréal. Une partie de leurs ingrédients est cultivée à Papineauville, près de la route Henri-Bourrassa. Dans cette jolie boutique au toit rouge, on retrouve les légumes cultivés sur place ainsi que des produits locaux. On trouve aussi des fromages, du pain et des sandwichs préparés. 

390, Henri-Bourrassa, Papineauville, J0V 1R0 

Le dépanneur Brasse-Camarade 

Le Brasse-Camarade est une vraie caverne d'Ali Baba. Ses étagères sont remplies d'un large éventail de bières de microbrasseries. L'endroit propose aussi des croissants et des légumes bios. La pâtisserie Divins péchés partage le local du dépanneur. On se laisse tenter par les desserts. 

71, rue Principale, Saint-André-Avellin, QC J0V 1W0 

La boucherie de la ferme Moreau 

La petite boutique de la ferme Moreau peut facilement passer inaperçue sur la route vers Ripon. Mais il ne faut pas passer à côté de son délicieux chorizo préparé sur place, de ses poissons fumés et de ses viandes qui sont en partie élevées tout près. Frédéric Beaulieu et Alexandre Talbot ont acheté l'entreprise en 2013. M. Talbot a séjourné en Italie pour peaufiner ses connaissances de la charcuterie. Il compte bientôt préparer du prosciutto maison. 

191, chemin Saint-André, Ripon, J0V 1V0 

Le marché de Ripon 

Plusieurs producteurs de la Petite-Nation se donnent rendez-vous le samedi matin au marché de Ripon, dont la Ferme du Ruisseau noir. Ses cornichons blancs, ses aubergines colorées et sa tapenade aux champignons sauvages valent le détour. On trouve aussi les vins du domaine des Météores et les glaces de Mademoiselle D et cie. Le marché organise une grande fête des récoltes à l'automne, le bal des citrouilles, à ne pas manquer. 

1268, QC-317, Ripon, J0V 1V0