Si je dis «vodka», vous pensez à quoi?Tord-boyaux russe fait avec des patates par l'oncle Boris en banlieue de Vladivostok?

Ou peut-être, plus raffiné, vous pensez Bison grass, la vodka emblématique de Pologne?

À moins que vous ne pensiez à Smirnoff, la vodka la plus vendue au Québec, à Absolut, cet objet parfait de marketing ou, grand connaisseur, à Grey Goose, une des plus prestigieuses vodkas au monde.

Si je dis «vodka», quelles sont les chances que vous pensiez produit haut de gamme québécois? Faibles, sans aucun doute.

Pourtant, c'est bien le créneau que vise la vodka Pur, lancée par deux jeunes Québécois en 2005. Selon ses performances dans les grands concours internationaux, c'est bien le créneau auquel elle appartient.

D'abord, non, la vodka n'est pas nécessairement faite avec des patates. La Pur est issue de grains de maïs du Québec, moins sucré que son cousin des États-Unis, savamment sélectionné.

Pour porter un tel nom, cette vodka n'allait tout de même pas être fabriquée avec de l'eau du robinet. Après recherche, les fondateurs de cette jeune entreprise purement québécoise ont choisi l'eau d'une source de la région de Lac-Beauport, cristalline et très faible en sels minéraux.

Pour transformer le maïs et l'eau en vodka, ils ont confié la distillation à la cidrerie Michel Jodoin, de Rougemont. En fait, c'est la distillatrice de la très sérieuse maison Jodoin, Laurence Lamboley, qui officie.

Le résultat vient d'être récompensé à Londres, en décembre, par le jury de la World Vodka Master, prestigieux concours basé sur des dégustations à l'aveugle.

«Les plus grandes vodkas du monde étaient là, et on les a toutes battues», lance, pas peu fier, Nicolas Duvernois, le jeune homme de 29 ans qui a eu l'idée d'une vodka québécoise il y a cinq ans.

Avant de se lancer dans la vodka avec son associé Christopher Lecky, M. Duvernois était propriétaire d'un bar sur l'avenue du Parc. C'est là que l'idée a germé. Les Québécois aiment la vodka et pour faire de la bonne vodka, il faut d'abord de la bonne eau, une ressource abondante ici.

Au cours des premières années de production, la Pur était vendue à la SAQ... en importation privée, faute d'autre porte d'entrée. Elle vient finalement d'arriver à la SAQ par la grande porte, on la retrouve depuis avril dans les deux succursales Signature (à Montréal et Québec).

La réponse est encourageante: plus de 600 bouteilles vendues en six semaines, dans deux succursales seulement et sans grande campagne publicitaire. Pur vise maintenant une distribution plus large dans le réseau de la SAQ et aimerait y écouler près de 30 000 bouteilles par année.

Les ventes vont déjà très bien ailleurs, car la vodka Pur a percé à l'étranger avant de séduire son propre marché.

Elle est déjà vendue en France et au Liban, en Alberta et en Colombie-Britannique et sera sous peu distribuée dans 38 États américains en vertu d'un tout nouveau contrat. Arrivée à maturité, la jeune entreprise souhaite produire environ 250 000 bouteilles par année, d'ici quelques années.

En dégustation, la vodka Pur est délicate, légèrement fruitée, très agréable en bouche (j'ai aussi fait goûter à un ami amateur pour contre-expertise!).

Elle est aussi, ce qui ne gâche rien, moins chère que ses grandes concurrentes européennes (39,75$ contre 43,25$ pour la Grey Goose et 43,50$ pour la Belvédère).Moins de 20$

Cabernet-Sauvignon Fleur du Cap Coastal Région 2008,SAQ 969097, 15,65$

Pour cette dernière chronique de la saison, un «blockbuster» d'Afrique du Sud, où je passerai d'ailleurs les prochaines semaines. Classique de la région, très riche en fruits noirs, tabac et un peu de bois. Avec un steak sur le BBQ: GOALLLLLLLLLLLLLLLLLLL!