Vous avez été nombreux (sans surprise) à répondre à mon quiz, la semaine dernière, qui vous demandait de trouver un nom pour le futur vin de l'honorable Alfonso Gagliano, ministre libéral déchu devenu vigneron à Dunham.

Vous le savez, M. Gagliano a acheté un vignoble dans ce très beau coin des Cantons-de-l'Est. Il a même reçu une généreuse subvention fédérale, ce qui a fait bondir le gouvernement conservateur.

Notre vigneron d'occasion prévoit commercialiser son vin l'an prochain sous son propre nom, Gagliano, un gage de notoriété, certes, mais un choix de marketing tout de même audacieux considérant le passé de l'ex-ministre.

Question de lui faire quelques suggestions, je m'en suis remis à vous, sagaces lecteurs.

Avant de dévoiler vos meilleures trouvailles, je précise que je n'ai strictement rien contre le fait que le gouvernement fédéral accorde une subvention à M. Gagliano, si celui-ci répond aux exigences du programme et qu'il offre les garanties nécessaires.

Après tout, le bonhomme n'a été accusé de rien (au criminel, s'entend) et, en ce sens, j'ai censuré les allusions les plus douteuses. La police et la justice poursuivent leur travail, ce n'est pas cette chronique qui tirera leurs conclusions.

Voilà. Mais comme Alfonso Gagliano a été un acteur majeur de la commission Gomery, qui l'a écorché sans ménagement, d'ailleurs, cette aventure des commandites vous a nécessairement inspirés.

C'est mon collègue André Duchesne qui ouvre le bal avec quelques suggestions savoureuses:

Château de la Gomerette; Le Puy sans Fonds (une de mes préférées!); Les Raisins de la Colère; Le Clos du Scandale; L'Esiliato (L'exilé); Le Domaine des Gomandites; La Curée du Ministre; À Ligoter; La Vallée des Contribuables; La Gabegie; Saint-Martin-de-la-Gammique (une autre de mes préférées).

Robert Côté, de Montréal, suggère: Cuvée COMMANDITO, avec, sur l'étiquette, un chien danois en mémoire du court séjour de Son Excellence Alfonso au pays de Hans Christian Andersen.

André Dufour, de Chicoutimi y va pour: Le TOUMESDU (allusion bien sûr à la culture du «tout m'est dû» du gouvernement libéral, dénoncée par le juge Gomery dans son rapport).

Madeleine Dumont, de Laval: pour le vin rouge: Le chrétien fidèle. Pour le vin blanc: L'innocent du terroir.

Claude Girard: Le Clos du Diplomate ou Le Château de l'Interesse (commandite en italien).

Pierre C. Tremblay: Le commissaire blanc (pour le vin blanc) ; La Grappe, Le Rouge et le Noir, Château Saint Léonard, Le Pot-de-Vin (celle-là est revenue souvent...).

Jean Marc suggère d'utiliser un diminutif: Gag. Ce qui donnerait, en dégustation, un bon Gag ou un mauvais Gag. Et pour les très mauvaises années: un Gag raté.

Et moi?

Pour les petits vins: Le domaine des Honneurs et Château La Planque. Pour le grand cru: Outrage libéral.

Moins de 20 $

Fumées Blanches, vin pays Côtes Tarn, Sauvignon blanc (code SAQ: 643700), 13,65$.

Les frères Jacques et François Lurton, producteurs hyperactifs doués et omniprésents sur la planète vin, font de très grands vins et de très petits (pour le prix) avec le même professionnalisme.

Ces fumées blanches, aux arômes d'agrumes, donnent un vin tirant sur le vert. Un bon point de départ pour apprivoiser le délicat sauvignon blanc.