Alors qu'elles augmentaient depuis nombre d'années, les ventes de vin dans le réseau épiceries-dépanneurs ont de nouveau reculé au troisième trimestre (octobre, novembre et décembre), soit de 5,8% en volume, après une diminution de plus de 9% au trimestre précédent.

Cette glissade pourrait-elle annoncer une baisse prochaine des ventes de vin dans les 404 succursales de la Société des alcools du Québec (SAQ) également?

«On n'en est pas là», me disait il y a quelques jours Stéphane Le Coent, directeur mise en marché, vins courants.

La croissance des ventes, pourtant, ralentit. Pendant le troisième trimestre, le volume des ventes a crû d'à peine 1,5% dans le réseau de la SAQ. Elles avaient progressé de façon plus prononcée (+ 2,6%) le trimestre précédent.

«On est toujours en croissance», ajoutaitM. Le Coent, tout en soulignant que la croissance est «un peu moins forte que ces dernières années, entre 4 et 6%».

Toutefois, un certain nombre de facteurs pointent, justement, en direction d'un fléchissement possible des ventes de vin dans les succursales.

Le plus important est la diminution marquée de vins en bouteilles de 750 ml vendus sous la barre des 10$ et des 15$.

Sous la barre des 10$, il y en avait 183 en mars 2009, alors qu'on n'en compte plus à l'heure actuelle que 23.

Pour ce qui est des vins vendus moins de 15$, leur nombre a glissé de 1040 en mars 2009 à 556 en mars 2014, selon les données compilées à l'aide du site SAQ.com par le fondateur du site Vin Québec, Marc-André Gagnon.

Résultat? Les nouveaux clients, notamment les jeunes, de même que les consommateurs qui s'en tiennent à des vins à petit prix, ont de moins en moins de choix. Et moins de choix signifie... moins d'achats.

La baisse de l'achalandage, que la SAQ mesure par le nombre de transactions depuis le début de l'exercice (-1,4% jusqu'à la fin du mois de janvier 2014, soit 850 000 transactions de moins par rapport au précédent exercice), est elle aussi inquiétante.

Toutefois, et sans mettre le paquet, la SAQ a commencé à renverser la vapeur. «Est-ce qu'on va en rajouter? Je dirais oui», indique Stéphane Le Coent au sujet des vins vendus à petit prix.

Ainsi, la société d'État est à introduire cinq nouveaux vins qui seront tous à 10,95$ la bouteille, et compte en ajouter d'ici juillet une vingtaine qui, eux, seront commercialisés à des prix se situant sous la barre des 15$.

Bref, tout indique que la SAQ, après avoir tant fait pour favoriser la culture du vin, réalise qu'elle ne peut risquer de voir les jeunes consommateurs, qui doivent constituer, théoriquement, sa clientèle de demain, déserter ses succursales.

Ventoux 2013 Grande Réserve des Challières, 12,65$ (331090)

Rouge clair et à reflets bleutés, ce joli vin rouge de la vallée du Rhône, au bouquet de fruits rouges, simple, mais franc et tout en fruit, entre dans la catégorie de vins dont on voudrait voir la SAQ multiplier le nombre. Peu corsé, peu tannique, ses saveurs sont nettes, et il renferme une certaine quantité de gaz carbonique qui en rehausse le goût. 60% Grenache et 40% Syrah, avec élevage en cuves inox. À servir frais (13-14 degrés). À prix doux, et pour tous les jours. 13% (2894 caisses). Garde: 2014-2015.

14,5

Rioja 2013 Viura Genoli, 15,45$ (883033)

Vin blanc espagnol, non boisé, de Maccabeu, connu sous le nom de Viura dans la Rioja, dont le bouquet n'est pas sans rappeler les vins de Pinot blanc d'Alsace, mais avec aussi quelque chose comme une note de champignons frais. Vin moyennement corsé, ses saveurs sont relevées et il a tout ce qu'il faut d'acidité, avec aussi de la persistance en fin de bouche. Histoire de boire autre chose que des vins de Chardonnay et de Sauvignon blanc... 13% (648 caisses). Garde: 2014-2015.

15

Tokaji Dry 2012 Furmint Disznoko, 17,75$ (10790886)

Très beau vin blanc sec, de Hongrie, non boisé, fait que de Furmint, qui est un cépage hongrois autochtone, et que, goûté à l'aveugle, j'ai pris pour un... Soave de la Vénétie. Le bouquet est franc et ne manque pas de classe, et suit une bouche tout au plus moyennement corsée, aux saveurs aussi séduisantes que l'annonce le bouquet. À noter que ce vin, d'un très bon rapport qualité-prix, est toujours fidèle à lui-même de millésime en millésime, et de nouveau en 2012. 12,5% (56 caisses). Garde: 2014-2016?

16,5

Entre-Deux-Mers 2013 Château Sainte-Marie, 16,95$ (10269151)

Bordeaux blanc non boisé, fait de 70% de Sauvignon blanc, plus 20% de Sémillon et 5% de Muscadelle, d'une couleur un peu beige et au bouquet nuancé, expressif, que domine le Sauvignon. Bien goûteux, un peu acidulé, il a quelque chose... de légèrement carré en fin de bouche, à cause de son acidité et ne manque cependant pas de caractère. 2013 a été, dit-on, un millésime compliqué à Bordeaux, marqué par un printemps froid et un automne pluvieux. 12,5% (458 caisses). Garde: 2014-2015.

15

Puisseguin Saint-Émilion 2006 Cuvée 1938, 26,95$ (11655601)

Bien coloré sans être opaque, ce bordeaux se présente avec un bouquet de fruits rouges bien mûrs avec un boisé bien présent, quoique sans exagération. Même maturité des saveurs sur le plan gustatif, avec de la chair et de l'éclat. 80% Merlot, 10% Cabernet franc et 10% Cabernet Sauvignon, avec élevage en fûts de chêne neuf, soit 80% de chêne français et 20% de chêne américain. Sérieux, sans que ce soit le plus fin des bordeaux. 13% (115 caisses). Garde: 2014-2017.

16,8