Le monde du vin a changé considérablement depuis un quart de siècle, estime Jacques Dupont, journaliste au Point (France), magazine pour lequel il écrit sur le vin depuis le milieu des années 80.

«L'évolution la plus positive est le retour à la vigne», déclarait-il dans une interview récente au magazine Bourgogne Aujourd'hui.

Car dans les années 80, on n'en avait que pour la technologie, c'était l'époque de «l'oenologie Reine», explique-t-il. Alors que, désormais, les viticulteurs, surtout les jeunes qui reprennent des domaines, «s'occupent d'abord de leurs vignes».

Deuxième virage significatif, selon son point de vue qui est celui d'un journaliste exerçant son métier dans un grand pays producteur: les viticulteurs ont compris, face à la concurrence mondiale, que le marketing est une nécessité.

Auparavant, signale-t-il, «le mot marketing était plus qu'une insulte, c'était un blasphème».

Le revers de la médaille, et, bien sûr, il n'est pas le premier à le signaler: il y a eu «émergence d'un goût international», d'où la standardisation des vins de certains vignobles français.

«Bordeaux, dit-il à ce sujet, la vallée du Rhône avec Châteauneuf-du-Pape en tête, les sucres en Alsace...»

En ce sens, dans le cas de l'Alsace, qu'on y produit de plus en plus de vins renfermant une certaine quantité de sucre résiduel... Hélas!

Inversement, la Bourgogne, elle, a échappé à ce piège et s'est affranchie de la tutelle du critique Robert Parker, elle a tourné le dos à la recherche de la concentration, note-t-il.

«À une époque en Bourgogne, il fallait faire des Pinots noirs de la couleur des Cabernets Sauvignons, des vins blancs gras comme des Chardonnays de Californie», dit-il.

La doctrine qui dominait alors était celle de l'oenologue consultant Guy Accad (les amateurs d'un certain âge s'en souviendront), lequel prêchait, avec l'appui de... journalistes réputés, en faveur de vins de Pinot noir toujours plus colorés et concentrés.

Bref, et après avoir longtemps croupi aux enfers, la divine Bourgogne a conservé son âme!

Soave 2012 Bertani,13,05$ (25007)

Vin blanc non boisé de la Vénétie, fait de Garganega, de Chardonnay et de Trebbiano, d'une couleur d'or fin à reflets verdâtres, son bouquet est délicat, peu aromatique, mais net. La bouche suit, légère, peu acide, sans qu'on puisse dire que c'est un vin mou, selon l'expression consacrée pour désigner un vin manquant de tonus et d'acidité. À servir par exemple comme un Muscadet, pour accompagner les huîtres. À prix bien doux. 12% (167 caisses). Garde: 2014-2015.

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Soave Classico 2012 Monte Fiorentine Ca'Rugate, 20,50$ (10775061)

Autre Soave, mais affichant plus de caractère que le précédent, non boisé également, son bouquet, qui ne manque pas de nuances, est alléchant et marqué par quelque chose de salin. Tout au plus moyennement corsé comme vin blanc, ses saveurs sont franches, et on y retrouve cette note saline qui (je l'ai testé) fait merveille avec les huîtres. 100% Garganega. Délicieux. 12,5% (74 caisses). Garde: 2014-2017?

16,5

Valdeorras 2011 Godello Godeval, 21,40$ (11412959)

Très joli vin blanc espagnol, élaboré avec seulement du Godello, un cépage peu connu (comme d'ailleurs le Garganega), au bouquet invitant, net, assez peu aromatique et non boisé. De corps moyen, ses saveurs sont bien affirmées, et il a du tonus, grâce à une acidité bien présente, ressentie surtout en fin de bouche, sans qu'elle soit excessive. Équilibré et très bon. 13% (90 caisses). Garde: 2014-2015.

16

Douro 2010 Vinha Grande Casa Ferreirinha, 18,95$ (865329)

Très coloré sans qu'il soit opaque, ce très beau vin rouge du Douro se présente avec un généreux bouquet de fruits noirs, avec aussi quelques nuances de fruits rouges. La bouche suit, charnue, dense, relativement corsée, bâtie sur de beaux tannins bien enrobés, avec une bonne persistance. À prix très correct compte tenu du niveau qualitatif. 30% Touriga Nacional, 30% Touriga Franca, 25% Tinta Roriz et 15% Tinta Barocca, avec élevage en fûts de chêne français. 13,5% (159 caisses). Garde: 2014-2020.

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South Australia 2010 Shiraz The Lackey, 19,95$ (10959725)

Vin rouge australien de Syrah (Shiraz pour les Australiens), son bouquet de bonne ampleur, de fruits noirs, semble un peu bizarre à l'ouverture de la bouteille, puis, en agitant le vin dans le verre, le côté, sans doute réduit, comme on dit, disparaît et on a droit à un bouquet de qualité, invitant. Suit une bouche bien en chair, avec du corps et des tannins gras, le tout dépourvu de ces notes d'eucalyptus (ou de menthe) autrefois fréquentes dans les rouges d'Australie. Élevage en fûts de chêne français dont 10% de neufs. Impeccable. 14,5% (206 caisses). Garde: 2014-2019.

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