Servi à l'aveugle, cet été, à un groupe d'amateurs dont j'étais, le Châteauneuf-du-Pape blanc 2005 Clos Saint-Michel... causa bien des maux de tête aux dégustateurs présents!

Le vin en question donna lieu en effet à de multiples supputations avant que l'un des dégustateurs mette, finalement, le doigt dessus.

«Ça serait pas un Châteauneuf?», fit-il alors observer.

J'avais goûté et beaucoup aimé ce vin quelques années plus tôt, mais, pour ma part, je m'y cassai les dents (si je puis dire), d'autant plus qu'il s'était profondément transformé.

Devenu ample et généreux, à la fois au nez et en bouche, toujours jeune, il se présentait désormais avec des notes bien présentes rappelant les fruits confits à chair jaune (genre coings), avec aussi des nuances tirant sur la cire, le miel, etc.

Or, il faut le rappeler, les Châteauneufs-du- Pape blancs sont des vins très rares, puisqu'ils ne comptent que pour environ 4% de la production totale de ce grand vignoble de 3100 hectares.

Signe que la production est confidentielle : plusieurs ouvrages sur le vin omettent de signaler, précisément, quels cépages sont susceptibles d'entrer dans leur élaboration. À savoir le Bourboulenc, la Clairette, le Grenache blanc, la Roussanne, le Picpoul et le Picardan, très peu planté celui-là et jugé pour ainsi dire... inexistant aux yeux de plusieurs experts.

Et, manifestement, ces vins blancs originaux, qui ne sont pas sans rappeler les Hermitages blancs, tiennent la route, à tout le moins quelque six ou sept ans.

Pratiquement disparus pendant des siècles, les vignerons les ont remis à l'honneur depuis environ trois décennies, signale Vins et vignobles de France (Larousse).

«Ce sont des vins au bouquet floral relativement intense; l'alcool est bien caché par la fraîcheur aromatique. La silhouette n'est pas massive, seulement bien dessinée, suivant des lignes larges qui n'excluent pas une certaine élégance », écrit Larousse.

On en a un très bel exemple avec le vin qui suit, d'un des plus anciens domaines de Châteauneuf-du-Pape et qui appartint à Pierre Le Roy de Boisemarie, auquel on doit la création, dans les années 30, de la législation sur les appellations d'origine contrôlée (AOC).

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2-13 CORRECT

14-15 BON

16-17 TRÈS BON

18-19 EXCELLENT

20 EXCEPTIONNEL

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Châteauneufdu-Pape 2010 Château Fortia, 31,50$ (11903109)

D'un jaune assez peu soutenu et à reflets verdâtres, ce très beau vin blanc affiche un bouquet de bonne ampleur, nuancé, aux notes, mais discrètes, de pommes fraîches avec aussi des nuances de fruits confits à chair jaune. Relativement corsé, et même corsé, équilibré, ses saveurs sont relevées et il a une très bonne persistance. 60% Roussanne, 30% Clairette et 10% Grenache blanc, avec élevage en cuves sur lies fines. Afin de lui conserver toute sa fraîcheur, on ne fait pas faire la fermentation malolactique à ce vin. 13,5% (118 caisses). Garde: 2013-2017?

17,5

Costières de Nîmes 2012 Cuvée Tradition Mas des Bressades, 15,70$ (10461281)

Autre vin blanc de la vallée du Rhône, non boisé, au bouquet expressif, intense et aromatique, avec des notes rappelant les pêches blanches. Très goûteux, ses saveurs sont bien mûres, et son goût persiste un long moment. Dans ce cas également, son producteur ne lui fait pas faire la fermentation malolactique. 50% Roussanne, 30% Grenache blanc, 10% Marsanne et 10% Viognier. 13,5% (88 caisses). Garde: 2012-2013?

16

Chablis 1er cru 2010 Côte de Léchet la Chablisienne, 32,75$ (869198)

Restons-en pour l'instant au vin blanc, en cette toute fin d'été... Chablis d'un grand millésime, ce 1er cru 2010, dont une petite partie (environ 30%) est vinifiée et élevée en fûts sans que cela se perçoive vraiment, en a l'étoffe. Le bouquet est dense, minéral comme il se doit, alors que les saveurs sont très affirmées, et la persistance remarquable. Il y a plus fin en chablis, ce qui n'empêche pas celui-ci d'être très très bon. Impeccable. 13% (158 caisses). Garde: 2013-2016.

17,5

Mercurey 2010 Château de Mercey, 26$ (10865083)

Très joli bourgogne rouge, au bouquet d'ampleur moyenne, net, bien typé Pinot noir et au boisé discret, l'élevage étant fait principalement en cuves inox (80%), avec aussi 20% de la cuvée élevée en fûts. Tout au plus moyennement corsé, non sans finesse, c'est un vin souple, aux tannins aimables, et d'une assez bonne persistance. 13% (57 caisses). Garde: 2013-2015.

16,5

Washington State 2011 Merlot Washington Hills, 15,45$ (10846641)

Peu coloré et rappelant par sa couleur... le beaujolais, ce vin rouge de l'État de Washington, fait que de Merlot, au bouquet simple et avenant, montre à quel point ce cépage est susceptible de donner des vins tendres et d'accès facile. Peu corsé, ses saveurs sont franches, avec un boisé à peu près imperceptible bien qu'il soit élevé en fûts. Simple et savoureux. 13,5% (226 caisses). Garde : 2013-2014.

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