Depuis déjà de nombreuses années, je note les vins, dans cette chronique, selon l'échelle de une à cinq étoiles. Deux étoiles, on a affaire à un «bon» vin, trois, à un «très bon» vin, quatre, à un «excellent» vin, et cinq - rarissime - à un vin «exceptionnel».

Les demi-étoiles permettent, elles, de nuancer ces appréciations.

L'avantage de ce système: il est facilement compréhensible, quoiqu'on puisse déplorer son manque de précision.

Or, depuis de très nombreuses années je note également les vins, pour mon usage personnel, sur l'échelle de 20 points, comme le font les dégustateurs français. Pourquoi?

Tout bonnement parce que cela me permet d'être plus précis, et donc de mieux situer les vins sur le plan qualitatif et, du même coup, de mieux les garder en mémoire.

Exemple, deux «très bons» vins notés trois étoiles (l'équivalent de 16 sur 20) pourront se voir attribuer, disons, l'un 16 sur 20 et l'autre 16,5 ou 16,8.

C'est ce système, plus souple, plus précis, que j'emploierai désormais dans cette chronique, à la suite d'une décision prise de concert avec mes patrons des pages gastronomiques.

Autres modifications: le rapport qualité-prix (indiqué par des symboles du dollar) est abandonné, le lecteur étant lui-même en mesure de l'évaluer.

Le potentiel de garde, forcément toujours approximatif, demeure et sera indiqué à la fin de chaque description par le mot «garde» suivi des années pendant lesquelles le vin en question devrait conserver ses qualités. «Garde: 2012-2016», par exemple.

Enfin, et comme je l'ai déjà signalé, ma méthode de notation est celle de feu Émile Peynaud, qui fut le plus grand oenologue du XXe siècle, méthode que j'ai adoptée.

Elle consiste à attribuer d'abord au vin une mention, un qualificatif, auquel correspond une note, recommande-t-il en substance dans Connaissance et travail du vin.

Il y a bien sûr une grande part de subjectivité dans la notation des vins, mais il en va de même pour l'appréciation des romans, des films, des oeuvres musicales, etc..

Bourgogne 2010 Chardonnay Albert Bichot,16,90$ (10845357)

Fort joli bourgogne blanc, au bouquet net, marqué par une note discrète de fruits exotiques, et donnant l'impression d'être très légèrement boisé, ce qui n'est pas le cas (?). Plutôt léger, il a, comme d'autres 2010, une acidité bien présente, sans que ce soit du tout exagéré. 13% (2706 caisses). Garde: 2012-2013.

15,5

Costières de Nîmes 2011 Château Mourgues du Gres,15,85$ (11095877)

Très bon vin blanc de la vallée du Rhône, non-boisé, fait surtout de Grenache, et dont le bouquet a des arômes rappelant un peu... cette boisson gazeuse qu'est le «cream soda». De corps moyen, renfermant un peu de gaz carbonique, ce qui lui donne de la vivacité, ses saveurs sont franches.13% (150 caisses).Garde: 2012-2013.

16

Vinho Verde 2011 Quinta do Minho,15$ (10371438)

Vin blanc portugais, d'un cépage local - le Loureiro -, au bouquet intrigant, nuancé, dont une note évoquant l'odeur du jute. Léger, riche en gaz carbonique (on voit des bulles dans le fond du verre), peu alcoolisé, il a du caractère. Et... peut-être aurais-je pu le noter plus généreusement. 11,5% (142 caisses). Garde: 2012-2013

15

Vin de Pays de Vaucluse 2008 «Blanc bien entendu» Guffens,22,25$ (11679320)

Restons-en aux blancs pour l'instant... Vin blanc de Roussanne surtout, mais aussi de Chardonnay et de Viognier, non boisé et élevé sur lies, son bouquet, de fruits confits, s'enrichit d'une nuance comme de miel. Un peu plus que moyennement corsé, sa bouche a du gras et il a lui aussi du caractère. Très bon. 14% (142 caisses). Garde: 2012-2013.

16,2

Costières de Nîmes 2009 JT Château de Nages,20,85$ (567115)

Magnifique vin rouge, fait surtout de Syrah (95%) et de 5% de Grenache, au bouquet ample, dense, de petits fruits noirs et épicés (le bois). Corpulent, corsé, et équilibré, ses tannins sont gras. Élevage en fûts, dont 25% de neufs. Mais... il faut apprécier les vins riches et concentrés. 15% (219 caisses). Garde: 2012-2016.

17,5

La recommandation de la semaine

Chablis 2009 la sereine La Chablisienne

Élevé en cuves et en fûts pour une petite partie (8 à 10% de la cuvée), ce chablis se présente en fait avec un boisé... imperceptible. D'un millésime plutôt atypique pour ce vignoble, sans autant d'acidité qu'à l'accoutumée, son bouquet est franc, nuancé, avec aussi une petite note comme d'agrumes. Sans manquer d'acidité, la bouche est tendre, aimable, comme dans le cas de tant d'autres bourgognes blancs 2009, et elle a de l'éclat. Très bon chablis. Coopérative réputée, considérée comme l'une des meilleurs de France, la Chablisienne compte quelque 300 coopérateurs, lesquels sont propriétaires de 1250 hectares de vignes, soit le quart du vignoble chablisien. À noter enfin que 2009 a donné des chablis moins acides, plus tendres qu'à l'habitude, comme ce fut le cas pour ce qui est des 2006. 12,5% (1078 caisses). Garde: 2012-2013.

21,10$ (565598)

17,2