Le nombre élevé de bouteilles gâtées par le fameux goût de bouchon, soit, estime-t-on, entre 7 et 8% de celles qui sont bouchées avec des bouchons de liège naturel, est en voie de provoquer ce qu'on pourrait qualifier de... véritable révolution du bouchon!

Bouchons de plastique, bouchons de verre, capsules à vis, bouchons façonnés avec du liège d'abord réduit en poudre telles sont les solutions de rechange qui s'offrent aux producteurs pour échapper à ce fléau, dû à une molécule nuisible, soit le 2,4,6 Trichloroanisole, ou TCA.

La solution gagnante? Deux d'entre elles semblent vouloir s'imposer. D'abord la capsule à vis (à laquelle on reproche parfois d'être trop hermétique), puis le Diam, créé il y a une dizaine d'années et qui, signe de son succès, compte déjà des imitateurs.

Façonné avec de la poudre de liège naturel, qu'on a au préalable débarrassé de toute molécule nuisible, et des colles alimentaires, en bouchons de différents niveaux de perméabilité, il est, assure-t-on, à l'abri du goût de bouchon. Et, comme on peut le constater, de plus en plus utilisé.

Maison qui exploite 50 hectares de vignes à Chablis, William Febvre et son oenologue Didier Séguier estiment qu'il offre un autre avantage, considérable à leurs yeux.

À savoir que des bouteilles bouchées avec des Diam d'un même niveau de perméabilité évoluent toutes de la même façon ce qui n'est à peu près jamais le cas avec des bouchons de liège standard. «Si j'ai six bouteilles Diam, elles sont toutes égales après quelques années. Si j'en ai six avec du liège naturel, deux sont très bonnes, deux moyennes, et les deux autres passablement évoluées «, notait Didier Séguier à l'occasion d'une dégustation récente.

Depuis 2006, William Febvre a donc opté pour cette solution. D'abord pour les Chablis et Petits Chablis, puis à partir de 2007 pour les premiers crus, et, bientôt, à partir de 2010 pour les grands crus.

- Menetou Salon 2010

Morogues Domaine Pellé, 20,65$ (852 434),

***,$$1/2, 2011-2012.

Vin de Sauvignon blanc, de la Loire, non boisé, son bouquet est typé Sauvignon blanc, mais sans excès aromatiques, avec aussi quelque chose comme une note rappelant les poires. Non sans finesse, tout au plus moyennement corsé comme vin de Sauvignon, pourvu de l'acidité voulue, il brille par la netteté de son fruit. 12,5%(711 caisses)

- Sancerre 2010 Pascal

Jolivet, 24,55$ (528 687),

***1/2,$$$, 2011-2014.

Comment fait-il ? Toujours est-il que ce Sancerre de Pascal Jolivet s'impose par le côté pénétrant, insistant, de son bouquet de Sauvignon blanc, minéral et qu'accompagnent des notes inhabituelles. Non boisé, nerveux, comme on dit, c'est un vin plein de vivacité, qui tiendra tête à des plats aux saveurs relevées. Savoureux. 12,5% (331 caisses)

- Limoux 2007 La Butinière,

17,95$ (11 096 183),

***,$$, 2011-2013

Le vin rouge à servir à l'aveugle... au voisin ou à votre «beauf» qui croit tout savoir ! Quatre cépages (Merlot, Syrah, Malbec et Cabernet Sauvignon) entrent dans son élaboration, mais c'est à l'évidence les arômes de fruits rouges du Merlot qui dominent dans son beau bouquet. Un peu plus que moyennement corsé, d'une bonne concentration, il est équilibré et ses tannins bien enrobés. Très bon. Élevage en fûts. 13,5% (98 caisses)

- Rosso Della Maremma

Toscana 2009 IGT Sinarra,

21,65$ (11 191 447),

***,$$1/2, 2011-2014.

Vin de Sangiovese (95%) et de Petit Verdot (5%), de corps moyen, et donnant un peu l'impression au nez d'être légèrement boisé (ce qui n'est pas le cas), son bouquet de fruits rouges comporte certaines nuances, et la bouche est ferme, quoique sans rugosité. Très réussi. 13% (202 caisses)

- Penedès 2009 Tempranillo

Albet i Noya, 15,60$

(10 985 801), ***, $1/2, 2011-2013.

Vin rouge espagnol, associant le Tempranillo (95 %) à un peu de Syrah (5%), tout au plus

moyennement corsé, il est tout en fruits rouges au nez et en bouche, et pourvu de tannins tendres, aimables, avec des saveurs qui persistent un assez bon moment. Du même producteur queMas Igneus, du Priorat. À prix doux. 14% (253 caisses)

- Muscadet Sèvre et Maine sur Lie 2007 Cuvée des ceps centenaires Château de Chasseloir, 16,85$ (854 489), ***,$$, 2011-2017

Muscadet élaboré avec des vignes centenaires, non boisé, son bouquet, plus aromatique que ce n'est normalement le cas pour cette appellation, est marqué par une note minérale bien présente. Vin qui a été élevé sur ses lies pendant plusieurs mois, plutôt léger, renfermant une certaine quantité de gaz carbonique, ses saveurs sont franches et ne manquent pas de nuances. Du caractère donc, et un potentiel de garde évident, que son producteur évalue entre «8 et 10 ans». 12% (216 caisses)