Le grand cépage rhénan qu'est le riesling vit actuellement sa seconde heure de gloire, certes tardive, mais mieux vaut tard que jamais ! Après avoir fait saliver les gourmets, à la fin du XIXe siècle, le revoilà sur presque toutes les lèvres et toutes les tables des « foodies «. Question d'être dans la mouvance de ce vibrant accordeur harmonique, la SAQ a récemment bonifié son offre avec l'introduction de rieslings tous azimuts. La belle saison étant à nos portes, le moment est on ne peut mieux choisi pour se laisser fouetter les papilles.

Pour découvrir un vin que l'on peut qualifier de sec - du moins selon l'étiquette, qui porte la mention «Dry», mais qui laisse tout de même apparaître une légère sensation sucrée -, à la fois très floral et fruité, à l'acidité fraîche, mais sans être à l'avant-scène, au corps modéré et à la texture satinée, optez pour le Riesling Dry Hermann J. Wiemer 2006 Finger Lakes, États-Unis (26,30$; 11039648).

 

Sa structure suave fait de lui le compagnon des crevettes sautées à l'orange ou du sauté de porc asiatique au jasmin et sésame, tout comme des salades aigres-douces, par exemple celle de poulet aux agrumes et sésame, rehaussée de coriandre fraîche.

Vous désirez un cru au profil typé riesling rhénan, tout en n'étant pas allemand? Alors servez le très sec, droit, incisif et minéralisant Riesling Gun Metal Hewitson 2007 Eden Valley, Australie (23,50$; 11034134). Un australien aux saveurs classiques d'épinette, de romarin et d'agrumes, qui sera à l'unisson avec les légumes sautés parfumés à la sauge ou le poisson-vapeur aux baies de genièvre.

Donnez-lui une ou deux années de bouteille et il deviendra encore plus terpénique - c'est-à-dire marqué par la complexité aromatique qui compose le bouquet du romarin. Il confondra alors sur son origine les dégustateurs les plus avertis et ravira les cuisiniers qui lui concocteront des plats avec les ingrédients complémentaires au romarin, comme le sont, entre autres, la sauge, le laurier, les baies de genièvre, la cardamome, le safran et la bergamote.

Dans le même registre très sec, droit, minéral et très épinette, façon riesling, découvrez le néo-zélandais Riesling Coopers Creek 2007 Marlborough, Nouvelle-Zélande (19,65$; 11034409). Sa grande fraîcheur fait de lui un vibrant choix pour discourir avec l'acidité et les arômes terpéniques des agrumes, comme dans un ceviche de crevettes, ou avec un filet de truite simplement arrosé de lime ou de yuzu.

L'une des aubaines du moment est sans contredit le Riesling Thorn Grant Burge 2008 Eden Valley, Grant Burge Wines, Australie (18,70$; 10257070). Avec ce deuxième millésime réussi consécutif, Grant Burge nous démontre que l'Australie est capable de nous offrir des rieslings de type alsacien, secs, pleins, droits et intensément parfumés, exhalant des notes de lime, de fleurs et d'épinette. Du sur-mesure pour le poisson d'eau douce, comme le doré, cuit en papillote et parfumé au romarin.

Pour les plats plus parfumés, à l'accent anisé et plus gourmand, comme la truite saumonée, ou le saumon à l'huile de basilic, accompagné de quelques carottes jaunes et de betteraves tout aussi jaunes et anisées, sélectionnez un alsacien, plus nourri et persistant, tout en étant nerveux et marqué par les notes aromatiques caractéristiques au basilic et aux aliments de la même famille que sont les légumes racines nommés. Pour ce faire, laissez-vous porter par l'électrisant Riesling Goldert 2007 Alsace Grand Cru, Pfaffenheim, France (33,25$; 11034652). Je ne vous le redirai jamais assez, le riesling est l'un des plus grands, sinon le plus grand accordeur de piano! Encore besoin d'une preuve?

Sachez que le riesling est LE cépage par excellence pour les plats dominés par les parfums floraux et par la noble amertume du safran. Que ce soit pour une crème de carotte au safran et moules, une paella aux fruits de mer, ou encore un homard grillé accompagné d'une mayonnaise au safran, vous constaterez que le lien est on ne peut plus naturel avec un grand Riesling Rosacker 2007 Alsace Grand Cru, Mader, France (38,75$; 11034572), à la fois mordant et pénétrant, complexe et très long. Du sérieux, comme le sont toujours les meilleurs représentants de ce cépage voué à un second tour de manège en ce début de XXIe siècle.