Dégustation virtuelle de vins d'Alsace dans le confort de sa salle à manger. Apéros de Bordeaux. Soupers thématiques dans les restos avec accords mets-vins. Paniers bios et dégustation de vins «nature». Décidément, le monde du vin et, surtout, ses importateurs rivalisent d'ingéniosité pour nous faire apprécier la dive bouteille.

«Jusqu'à tout récemment, les soirées tournant autour du vin étaient encore des événements élitistes s'adressant à des hommes à cravate de 40 ans et plus avec du fric», raconte la pimpante Aurélia Filion, 30 ans, animatrice des capsules «Bu sur le web» et membre du trio qui gère l'agence d'importation de vins Oenopole.

Ce soir, Aurélia animera une dégustation virtuelle de vins d'Alsace qui sera diffusée sur la page Facebook d'«Alsace au menu» et sur le site de Châtelaine. Ceux et celles qui souhaitent participer sont invités à se procurer les cinq vins (ou moins!) qui seront décortiqués à compter de 20h. Ils pourront ensuite poser des questions à la jeune femme - sur les vins ou sur LE vin en général - par Facebook ou Twitter.

«Beaucoup de gens m'ont demandé si je donnais des cours sur le vin et la dégustation. Cet événement virtuel permettra de démocratiser l'affaire en touchant beaucoup plus de gens.»

Avec l'agence Oenopole, la jeune passionnée organise également des versions plus décontractées du traditionnel «winemaker dinner» (souper de producteur), dans des restaurants branchés ou inattendus de Montréal, comme le Lawrence, le Newtown ou le Tazzo.

«Chez Oenopole, on croit beaucoup à l'éducation du consommateur. On veut l'amener à se poser des questions, pour qu'il sache pourquoi il achète tel ou tel vin. Parallèlement, comme dans la bouffe, les gens sont de plus en plus curieux de savoir qui est derrière le vin qu'ils achètent. Ils veulent connaître le producteur, savoir comment il travaille, combien d'hectares il possède, etc. Je compare souvent les vignerons à des auteurs. Lorsqu'on aime un écrivain, on va souvent vouloir acheter ses autres livres. Ça peut être la même chose pour le vin.»

Mardi dernier, le premier «Apéro de Bordeaux» a attiré plus de 200 personnes au restaurant-bar à vins Accords. Pendant ces soirées, dont cinq autres seront tenues à Montréal, deux à Québec et quatre à Toronto, on tentera de démystifier et de «désembourgeoiser» les vins de Bordeaux, «qui peuvent être bus ailleurs qu'à table», lance Johanna Renaud, responsable des relations publiques chez Sopexa, groupe marketing international alimentaire, vin et art de vivre.

Sopexa est également responsable d'«Alsace au menu», qui en est à sa deuxième année d'existence. «Les soirées Alsace au menu tournent toujours autour des accords avec les cuisines du monde. Ça se passe dans un restaurant, assis, autour d'un repas gastronomique.» Avis aux intéressés, la demande est forte et les places sont tirées sur la page Facebook de l'événement.

Médias sociaux

Si le premier Apéro a si bien marché, la semaine dernière, c'est beaucoup grâce aux cinq blogueuses partenaires qui ont relayé l'information.

«C'est sûr que l'éclatement des médias sociaux a un grand rôle à jouer dans cet engouement grandissant pour le vin et tous les événements qui tournent autour. Ils diffusent l'information à une vitesse folle et ont beaucoup d'influence», affirme Jean-Phillipe Lefebvre, de l'agence Rézin. L'importateur qui organise une dégustation des vins du Castello Di Volpaia au Toqué! , cette semaine, a pour sa part constaté que monsieur et madame Tout-le-monde n'étaient pas très à l'aise dans un contexte de dégustation. «Ils se sentent coincés, intimidés. Les gens aiment découvrir et déguster des vins, mais à la maison surtout. Lorsqu'on les invite à prendre un verre avec le producteur, c'est une autre histoire. Ils ne font pas confiance à leur goût.»

De là, peut-être, l'intérêt de la dégustation virtuelle et anonyme!

Mais il n'y a rien d'anonyme, au contraire, dans l'approche de la nouvelle agence La QV. Importateur de vin nature et bio avant tout, Cyril Kérébel a ouvert une petite salle de dégustation aux allures de café, rue Beaubien. Il y tient une foule d'événements liés au vin, qu'il s'agisse de dégustations classiques, de lancements de livre ou de repas thématiques avec chef invité (la chef «en résidence» s'appelle Julie Rondeau). La plus récente idée de génie du jeune «caviste» français? L'«apéro bio», comme ça se fait en France. Cet été, La QV sera le point de chute d'une ferme bio. Vingt-cinq clients du quartier iront y cueillir leurs paniers tous les mercredis. Ils pourront alors en profiter pour déguster quelques-uns des arrivages de la QV.

Un p'tit rosé nature avec ça?

SUR LE WEB

Bu sur le web: busurleweb.com

Châtelaine: fr.chatelaine.com

Alsace au menu: www.facebook.com/alsaceaumenu