La crise économique a poussé le Portugal aux bords du gouffre financier. Étonnamment, les vignerons portugais ont profité de cette période sombre pour développer leurs exportations. Résultat: les vins portugais connaissent  aujourd'hui un essor fulgurant sur les marchés étrangers.

«Tout le monde vend moins au Portugal. Avec la crise, il y a moins d'argent. Les gens n'achètent plus de vin», constate Pedro Costa, responsable des communications chez Aveleda.

Ce domaine situé dans le nord du Portugal produit chaque année 14 millions de bouteilles. Il exporte 60% de sa production.

«On arrive à contrôler les choses, ajoute M. Costa, mais c'est parce qu'on exporte beaucoup. Les entreprises qui étaient très concentrés sur le marché portugais souffrent. Les ventes ont chuté depuis la crise. Et ça, c'est un problème énorme!»

Même constat dans le sud du pays où l'entreprise Bacalhôa s'est tournée vers l'étranger pour résister à la crise.

«En 2008, on a créé une direction d'exportation. Pourtant, notre domaine exporte depuis 30 ans, explique Sergio Marques responsable de l'exportation chez Bacalhôa. On a augmenté nos ventes de 10% à l'étranger depuis deux ans. C'est très agressif comme croissance.»

L'entreprise vend aujourd'hui 30% de sa production de vins à l'étranger. Un chiffre qu'elle souhaite augmenter. «Notre objectif est d'atteindre un chiffre de 40% à l'exportation en 2014», confie Marques.

Des pays comme les États-Unis, la Chine, l'Angola, l'Allemagne sont dans la mire des producteurs portugais. Mais le Québec est aussi convoité. «Pour les produits d'Aveleda nous avons connu une hausse de 7% de nos ventes au Québec pour l'année 2009-2010», continue Pedro Costa.

Pour Bacalhôa, l'impact est encore plus grand. «On a changé d'agent en 2010 et c'est incroyable. Nous avons une augmentation de 100% des ventes au Québec!»

Mais nombreux sont les défis qui attendent le pays pour les années à venir. «La lutte maintenant est de maintenir nos ventes au Portugal», raconte Pedro Costa.

Selon lui, plusieurs petits domaines ont fermé leurs portes depuis trois ans. Ceux qui misaient tout sur le marché local changeront leur stratégie au péril des domaines bien établis. «Si ces entreprises qui n'arrivent plus à vendre leurs vins au Portugal commencent à exporter comme des fous et à baisser les prix, ça peut amener des problèmes aussi», conclut-il.