Pour une énième soirée des Fêtes, les petites combines au ratio simplicité-efficacité élevé sont toujours les bienvenues. Cela tombe bien, la confection du kir joue dans cette cour tout en gardant des accents festifs de circonstance, d'autant plus qu'il est malléable à souhait.

Classique ou royal ?

Synonyme de bienvenue et simple comme bonjour, le kir original se compose de deux ingrédients seulement : du vin blanc sec (traditionnellement, un bourgogne aligoté) et de la crème de cassis, liqueur fruitée et alcoolisée.

Pour le transfigurer en apéritif plus élégant, on remplace simplement le vin blanc par du champagne brut, ce qui nous donne un kir royal. Si l'on souhaite dégonfler le budget, on peut éventuellement recourir à un mousseux, comme un crémant de Bourgogne.

Un dosage à avoir à l'oeil

Le point essentiel à respecter dans l'élaboration d'un kir reste l'équilibre entre le sucre et l'acidité. C'est pourquoi les vins très fruités, ronds ou aromatiques ne conviennent pas. Le sauvignon n'aura donc pas droit de cité.

La crème de cassis doit représenter entre 10 % et 20 % du tout, selon la dose de sucré souhaitée. Au-delà, et l'erreur est fréquente, l'excès se fait sentir.

L'harmonie avec les accompagnements ainsi que les préférences de vos hôtes serviront à optimiser la proportion idéale. On verse la crème en premier, puis on l'arrose avec le vin pour que les deux liquides se mélangent bien.

Des verres à égayer

Pour rehausser la présentation, les fruits et baies rouges sont les bienvenus, tant visuellement que gustativement : framboises, bleuets, mûres, etc.

Ils peuvent être déposés directement dans le verre (on choisira de préférence des flûtes) ou enfilés sur de petites brochettes en bois.

À tester : des fleurs d'hibiscus à plonger dans le verre. 

Des crèmes variées

Tant pis pour les puristes bourguignons qui s'étoufferont dans leur boisson : oui, il est possible de varier les gammes en jouant sur des crèmes et liqueurs autres que le cassis. Nous avons effectué une sélection parmi celles offertes à la SAQ : framboise (avec du champagne, il sera alors appelé « impérial »), cerises, pêche de vigne, mûre, fraise... Quel dommage que la crème de violette soit si rare, elle qui permet de confectionner de très belles déclinaisons du kir (On en trouve, en quantités limitées, à la SAQ). Sinon, à rapporter lors d'un prochain séjour en France (ou en Ontario)...

Sinon, pourquoi ne pas improviser un kir québécois ? Envisageable si l'on parvient à mettre la main sur de la crème de camerises, produite notamment par L'orée des bois. Notez qu'il existe également des crèmes de cassis produites au Québec: 

Régionalismes

Bien qu'il soit originaire de Dijon (et baptisé d'après le nom de l'ancien député-maire Félix Kir), le kir a été réinventé par diverses régions de France, avec plus ou moins de bonheur. Quelques exemples : le kir breton, où le cidre brut remplace le vin blanc ; ajoutez-y un trait de Calvados, et vous obtiendrez un kir normand. Toujours avec de la crème de cassis, en misant sur un vin rosé (sec, bien entendu), on obtient un kir médocain. À tester avant de servir aux invités.

Sans alcool

Les convives qui ne consomment pas d'alcool ont aussi droit à leur petit verre festif. On remplacera le vin blanc sec par un muscat Natureo (en vente à la SAQ, il contient une quantité négligeable d'alcool : 0,5 %), ou le mousseux par un St. Regis (vendu en épicerie). Quant aux crèmes et liqueurs, elles pourront être remplacées par le sirop de votre choix.

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RECETTE

Si le résultat ne vous convainc pas, voici une recette plus raffinée concoctée par la mixologue Fanny Gauthier.

Mélanger dans un shaker:

• 1/2 oz de jus de citron,

• 1/2 oz de sirop de fleur de sureau,

• 2 feuilles de basilic,

• 2 oz de jus de canneberge blanc.

Ajouter de la glace pendant 8 à 10 secondes.

Filtrer avec une passoire, puis ajouter 3 oz de mousseux rosé Kir Royal St. Regis.