Originaire d'Avenay-Val-d'Or, dans la Marne, Bastien Warskotte a baigné dans le champagne. Il a étudié la viticulture et l'oenologie, puis est tombé amoureux d'une Géorgienne, Nino, lors d'un voyage d'études.

Les amours ont été vécues à distance pendant quelques années, tandis que le jeune vigneron en herbe faisait du vin aux quatre coins du monde, entre autres chez Hidden Bench, dans le Niagara, puis au domaine Benjamin Bridge, en Nouvelle-Écosse.

Quand est venu le temps de lancer sa propre maison, le couple a hésité entre la France et la Géorgie. Le prix du raisin acheté en négoce - 0,5 euro le kilo en Géorgie, jusqu'à 7 euros en Champagne -, en attendant d'acquérir ses propres vignes, fut un facteur déterminant. La simplicité administrative géorgienne a aussi pesé dans la balance.

C'est à Igoeti, un village à une soixantaine de kilomètres de la capitale, que Bastien et Nino ont choisi de s'installer. En une journée, l'entreprise était créée. En quatre, la maison où se trouverait la cave était achetée.

La première vendange d'Ori Marani a eu lieu en 2017. Deux Montréalais étaient de la partie: Cassady Sniatowsky et son jeune frère Lev. Le papa champenois a également mis la main à la pâte. Lors de notre visite, au mois de mai dernier, l'embouteillage venait d'avoir lieu, toujours en présence de Cassady et, cette fois, du futur agent québécois de Bastien, Vadim Fonta (L'agence sans nom).

Pour faire ses vins, le jeune expatrié a décidé de travailler comme les gens de la place, avec des kvevris, mais aussi avec des barriques qu'il importe de France. Les vins effervescents, surtout ceux produits par la méthode champenoise, ne sont pas très courants en Géorgie, bien que deux autres Français, Vincent Julien et Guillaume Gouerou (Lapati Wines), fassent des pétillants naturels à Sagarevo, un village à 50 km à l'est de Tbilissi. Bastien se concentrera donc sur les bulles, tout en proposant des vins blancs, ambrés et rouges. 

On devrait pouvoir goûter à quelques cuvées d'Ori Marani au Québec au courant de l'année 2019.

Photo Fabian Greitemann, collaboration spéciale

Quelques bouteilles chez Iago