Pendant trois jours, plus de 1400 professionnels de la filière viticole, dont bon nombre de français, tenteront d'étancher la soif de vin de plus en plus inextinguible de la Chine, à l'occasion du salon Vinexpo de Hong Kong.

Des dizaines de milliers de verres sont dégustés à compter de mardi durant cette grande foire internationale du vin, qui offre aux producteurs et négociants la possibilité de rencontrer leurs clients, distributeurs, importateurs ou restaurateurs et d'en débusquer d'autres.

Après avoir accusé le coup des mesures anticorruption lancées par les autorités chinoises à partir de 2012, le marché du vin a de nouveau le vent en poupe en Chine.

D'après une étude quinquennale réalisée par Vinexpo/IWSR (International wine and spirit research), ce marché deviendra en 2021 le deuxième mondial en valeur derrière les États-Unis, à 23 milliards de dollars.

«La Chine, c'est un énorme potentiel», dit Guillaume Deglise, directeur général de Vinexpo. «On peut se dire qu'on en est qu'au début».

Car avec 1,4 litre par habitant et par an, le consommateur chinois doit encore lever le coude pour espérer rattraper par exemple le buveur français (45 litres).

Dans ce pays où le baijiu, un alcool blanc qui titre jusqu'à 60 degrés, et la bière sont rois, «les jeunes générations ne veulent pas consommer la même chose que leurs parents», relève M. Deglise.

«Les Chinois voyagent aux États-Unis, en Australie, en Europe, ils voient la consommation de vins et sont tentés de l'importer chez eux en revenant», poursuit-il. En outre, «les femmes trouvent que le vin est une boisson plus stylée que la bière».

Résultat, les Chinois consommeront 192 millions de caisses de 12 bouteilles en 2021, dont la moitié environ importées de l'étranger, selon les projections de Vinexpo.

La France continue de tirer son épingle du jeu puisque la part des importations françaises en Chine va croire de 10% chaque année, pour atteindre 34 millions de caisses en 2021 (contre 21 millions en 2016, devant l'Australie avec 8,8 millions).

Ce qui explique que la France soit de loin le pays producteur le mieux représenté au salon sur la trentaine de pays présents, avec 40% de la surface de stands.

Des vignobles moins connus chez le géant asiatique comme ceux de la vallée du Rhône commencent à s'y faire un nom. «Il y a moins de dix ans, il n'y avait que Bordeaux mais il y a eu une révolution. On a beaucoup progressé en Chine», a déclaré une porte-parole de l'organisme interprofessionel Inter Rhône. Celle-ci explique que le pays est au quatrième rang en volume pour les exportations de la vallée du Rhône.

Les 18 000 visiteurs attendus sur trois jours viennent pour 40% de Chine continentale.

«La Chine, c'est notre principal objectif», confirme aussi Richard Burch, directeur du développement de Burch Family Wines, maison d'Australie-Occidentale qui y exporte 35% de la production. «C'est le meilleur marché car c'est celui qui offre les marges les plus élevées», dit-il.