Deux interprofessions du Sud-Ouest se sont engagées à encourager leurs viticulteurs à planter des vignes résistantes à l'oïdium et au mildiou, afin d'«étudier en grandeur réelle le comportement des variétés et la durabilité de ces résistances génétiques», qui permettent de réduire l'utilisation de produits phytosanitaires.

Le Conseil Interprofessionnel des AOC du Languedoc et des IGP Sud de France (CIVL) et l'Interprofession des Vins du Sud-Ouest (IVSO) ont signé à Brens, dans le Tarn, une convention de collaboration avec l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) et l'Institut français de la vigne et du vin (IFV) qui ont mis en place un Observatoire national du déploiement des cépages résistants (OsCaR).

Dans le cadre de cet observatoire, les viticulteurs et caves coopératives planteront des variétés de vignes résistantes à ces deux maladies foliaires à partir de 2018.

Les interprofessions s'engagent à en suivre l'évolution avec les chercheurs et de prendre en charge «tout ou partie des frais engendrés par d'éventuelles pertes - surcoûts des producteurs suite à des contournements de résistance constatés nécessitant des interventions», ont précisé les signataires dans un communiqué.

Selon les essais de l'Inra et l'IFV, l'utilisation de ces variétés permet de réduire le nombre de traitements de près de 90% pour l'oïdium et le mildiou. Quelque 80% des pesticides utilisés en viticulture le sont pour lutter contre ces deux maladies.

«L'objectif de cette stratégie pour une viticulture durable et de qualité est de créer les conditions pour un déploiement aussi rapide que possible des innovations sur le terrain, tout en étant vigilant vis-à-vis du risque de contournement des gènes de résistance», ont précisé les signataires.

Pour le moment, une trentaine de parcelles ont été plantées en France, surtout en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, avec des cépages étrangers (Allemagne, Suisse et Italie) et quelques cépages français. L'Observatoire entend augmenter dans les prochaines années, notamment grâce à cette convention, entre 50 et 100 le nombre de parcelles sur le territoire français afin d'avoir des conditions variées.