La confédération des Vignerons indépendants souhaite encourager ses adhérents à se lancer sur le marché de la grande distribution pour élargir leurs horizons, un pari lancé à l'occasion du congrès de l'association à Cahors.

Pendant deux jours, mercredi et jeudi, les producteurs se retrouvent dans les vignobles du Lot pour évoquer des stratégies commerciales autres que la vente à la propriété, dont ils se sont fait les champions, ou les salons spécialisés.

Après la plateforme internet qui permet aux viticulteurs de présenter et commercialiser leurs vins en ligne, ils doivent explorer les opportunités que leur offriraient les grandes et moyennes surfaces, indique le directeur général Jean-Jacques Jarjanette.

«Ça procède d'une volonté de s'ouvrir. Mais c'est vrai que pour beaucoup, la grande distribution paraît encore souvent difficile d'accès».

Selon l'organisme public FranceAgriMer, 60% des ventes de vins en France sont réalisées aux caisses des hypermarchés.

Mais les vignerons indépendants - qui vendangent, vinifient et commercialisent eux-mêmes leurs vins, hors négoce et coopératives - affichent une grande disparité de taille et de moyens, de 2 ha de vignobles à plus de 100 ha.

Certains d'entre eux parmi les plus solidement implantés sont déjà présents de longue date dans les grandes surfaces, comme Pierre-Etienne Garzaro, 4e génération sur un domaine qui produit désormais 400 000 bouteilles sur 70 ha en Entre-Deux-Mers (Gironde).

Mercredi il viendra partager ses 30 ans d'expériences simultanées avec plusieurs enseignes de la grande distribution: «Une fois qu'on est référencé, les commandes arrivent toutes les semaines, ça fait des apports réguliers de trésorerie», explique-t-il. «Et puis, je ne peux pas vendre 400 000 bouteilles à la maison».

Il réalise ainsi 40% de ses ventes en volumes avec les grands magasins et 20% de son chiffre d'affaires, détaille-t-il, avec des bouteilles qui quittent le domaine à 2,50 euros la bouteille hors taxe et jusqu'à 15 euros HT pour un Pomerol.

«Le prix est moins rémunérateur qu'en vente aux particuliers (50% de son chiffre d'affaires, 20% des volumes) mais c'est toujours mieux qu'en citerne». Et malgré une marge plus faible, «on se rattrape sur les volumes».

«Mais si vous n'avez effectivement que quelques milliers de bouteilles, ça ne vaut pas la peine de se lancer au niveau national», nuance-t-il.

Les Vignerons indépendants organisent régulièrement des salons en France - le principal, en novembre à Paris, réunit un millier de vignerons - à Londres et Hambourg et visent désormais le lancement de salons en Amérique du Nord.