La consommation de spiritueux a baissé de plus de 3% en 2013 en France, mais les professionnels se montrent rassurants, estimant que le marché monte en gamme, selon la Fédération française des spiritueux.

Dans la grande distribution, qui représente 80% des volumes vendus, les ventes sont en repli de 2% en volume. Mais le marché est en légère hausse (+0,9%) en valeur, à 4,4 milliards d'euros, la preuve que le marché monte en gamme, selon la fédération.

Dans les bars, cafés et restaurants, la consommation en revanche est en hausse de près de 1% en volume. «Il y a un renouveau du hors-domicile. On a 146 000 établissements avec une profession très dynamique», commente pour l'AFP Sylvie Hénon-Badoinot, présidente de la Fédération.

Depuis deux ans, la distinction «Meilleur ouvrier de France» s'applique aussi aux barmans et il y a un retour des «cocktails anciens» avec des liqueurs traditionnelles comme la Chartreuse ou la Bénédictine, relève Sylvie Hénon-Badoinot.

De plus, le secteur peut se réjouir d'une consommation de spiritueux relativement stable sur les 50 dernières années, à 2,7 litres par an et par personne (de plus de 15 ans) en 2012, contre 2,9 litres en 1961.

Cela tranche nettement avec la consommation de vin par exemple qui est passée de 20,6 litres par an et par habitant en 1961, à 6,9 litres en 2012.

À l'export en revanche, les producteurs, et surtout ceux de cognac, souffrent de la situation en Chine, où les autorités ont lancé une lutte anticorruption féroce. Les notables sont ainsi priés de ne plus s'afficher avec des bouteilles de bonne facture, jugées ostentatoires.

Ainsi le marché est en baisse tant en volume (-3,9% et -12% rien qu'en Chine) qu'en valeur (-1,1% à 3,5 milliards d'euros et -20% rien qu'en Chine).

Certes, une partie des ventes perdues en Chine «ne reviendront pas», commente la présidente de la fédération, mais les producteurs ont un nouveau terrain à conquérir: l'Afrique, ajoute-t-elle.

La Fédération française des spiritueux regroupe près de 200 entreprises, dont 90% sont des PME. Le secteur emploie en France 100 000 personnes (en emplois directs et indirects).