Vignes vieillissantes, maladies, multiplication de phénomènes météo exceptionnels et programme d'arrachages, un cocktail néfaste pour le vignoble français qui a connu en 2012 et 2013 des récoltes historiquement faibles, selon FranceAgriMer.

Ce niveau de récoltes est certes imputable à «la reprise des programmes d'arrachages» de vignes; mais il est aussi dû à «la multiplication des éléments météorologiques» comme la grêle, les maladies du bois et le vieillissement du vignoble et des vignerons, a énuméré Philippe Janvier, chargé d'études économiques à FranceAgrimer lors d'une conférence de presse.

Et cette baisse de rendements semble bien «structurelle» avec en outre des problèmes d'entretien et des investissements insuffisants, a poursuivi Anne Haller, déléguée pour les filières viticole et cidricole à FranceAgriMer.

Résultat, pour les vins avec appellation, les rendements sont passés de 53 hectolitres à l'hectare et par an en 2004, à 42 en 2013. Et en moyenne sur les dix dernières années les rendements ont atteint 48 hectolitres par hectare, contre 52 en moyenne sur la période 1994-2003.

La production de vin a atteint des niveaux historiquement bas en 2008, 2012 et 2013, avec par exemple l'an dernier une récolte de 42,4 millions d'hectolitres, contre 58,8 millions dix ans plus tôt (en 2004).

Et en moyenne sur la période 2004-2013, la production dépasse à peine les 48 millions d'hectolitres, contre près de 56 millions en moyenne entre 1994 et 2003.

Les surfaces baissent elles de 1% en moyenne par an depuis 10 ans pour atteindre 755 000 hectares en 2013, contre 847 000 en 2004.

Dans ces conditions, les prix des bouteilles flambent, avec des hausses plus marquées pour les blancs et les rosés, face à une bonne demande.

Jeudi, la filière devait présenter au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll son plan stratégique de développement. Un programme qui tentera notamment d'apporter des solutions aux professionnels sur les maladies du bois ou les droits de plantation dans les années à venir.