Les vignerons européens produisant des vins d'appellation veulent boycotter les futurs sites internet se terminant «.vin» ou «.wine», qui devraient, sauf surprise de dernière minute, apparaître sur la toile malgré les oppositions.

Les professionnels, soutenus notamment par le gouvernement français, craignent que l'existence de ces sites ouvre la porte à tricheries sur les appellations et contrefaçons, et étaient en négociations sur la question avec les aspirants à «.vin».

Mais l'organisme chargé de délivrer les noms de domaine, l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) «nous a contactés cette nuit et nous a confirmé que ces adresses seraient bien mises en place», a expliqué mercredi à l'AFP Pascal Bobillier Monnot, directeur de la Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à appellations d'origine contrôlées (Cnaoc).

Il n'y aura pas de décision formelle annoncée, a poursuivi Pascal Bobillier Monnot. Le délai de négociations entre les différentes parties ayant expiré le 3 juin, le projet suit son cours comme prévu.

Dans ces conditions, le dernier espoir serait que le président de l'Icann en personne décide, lors de la session de l'organisme qui s'ouvrira le 22 juin à Londres, de ne pas attribuer ces adresses tant que les différentes parties ne se seront pas entendues, explique-t-on à la Cnaoc.

Mais sans attendre l'organisation et son homologue européenne Efow se disent prêtes dans un communiqué commun «à engager une vaste campagne de sensibilisation vers les vignerons pour les dissuader d'acheter les noms de domaine se terminant par « .vin « et « .wine « (boycott) et vers les consommateurs pour les alerter sur les risques encourus en achetant sur ces sites (pas de lien entre les produits proposés et la région citée, contrefaçon, etc.)».

Le seul prétendant au «.vin» est un groupe américain, Donuts, qui a également déposé un dossier pour «.wine», en concurrence avec une société basée à Gibraltar et une autre en Irlande.

Si elle obtient l'extension «.vin», la société aura en effet le droit de la commercialiser pour qu'elle soit déclinée en noms de domaine de second niveau, comme «www.bordeaux.vin» ou «www.champagne.vin».