La Société des alcools du Québec (SAQ) a mis fin aux ventes aux enchères de vin organisées par la maison montréalaise Iegor - Hôtel des encans. La société d'État souhaite mettre en place de nouvelles méthodes pour la revente de bouteilles dans la province.

Vendre soi-même ses bouteilles de vin est illégal. C'est pourquoi les collectionneurs de grands crus suivaient de près les ventes aux enchères organisées par l'Hôtel des encans. Iegor était la seule compagnie autorisée, de façon régulière, par le monopole d'État pour se départir de ses bouteilles au Québec. Or, la SAQ lui a retiré ce droit en mars dernier.

La porte-parole de la société d'État, Linda Bouchard, est avare de commentaires sur les raisons de cet arrêt. Elle assure toutefois que cette décision n'est pas liée à la mise à l'encan par Iegor de bouteilles jugées suspectes en décembre 2012. La SAQ avait dû retirer des enchères deux vins rares, des Romanée-Conti 1942, possiblement contrefaites.

«Il y a plus de demandes qu'avant pour ces ventes, avance Linda Bouchard. On veut réviser nos processus. On veut que ce soit conforme et que ça réponde plus à la demande.»

Selon un article publié en 2011 dans la revue L'Actualité, la SAQ envisage depuis plusieurs années de prendre le contrôle de la revente des vins au Québec. Alors que la société d'État tente d'augmenter ses revenus, ce nouveau marché tombe à point. Il pourrait apporter de nouveaux revenus dans les coffres de l'État, puisque Iegor percevait 30% de la transaction. La SAQ recevait 10%.

Les collectionneurs qui veulent se départir de leur cave ou acheter des vins rares devront prendre leur mal en patience. La SAQ dit ne pas avoir d'échéancier quant à la mise en place d'une nouvelle méthode pour la revente des vins.

La maison Iegor n'a pas retourné les appels de La Presse.