Les producteurs viticoles de la province reçoivent un coup de pouce du gouvernement Marois et de la Société des alcools (SAQ), qui réservera une plus grande place aux vins locaux sur les tablettes de ses succursales.

À Montréal, vendredi, la première ministre Pauline Marois a indiqué que Québec versera 4,3 millions de dollars au cours des trois prochaines années afin de bonifier une mesure d'appui visant à commercialiser les vins québécois.

«Notre industrie viticole est encore jeune, a souligné cette dernière en conférence de presse. Elle doit franchir une nouvelle étape afin d'atteindre son plein potentiel.»

Le nouveau programme inclura ainsi certaines bonifications qui favoriseront l'obtention d'une certification ou d'une appellation réservée.

Il devrait également faire passer de 125 000 $ à 300 000 $ l'aide financière accordée aux producteurs viticoles, selon différents critères, afin de stimuler la production.

«Pour que les clients choisissent les vins du Québec, il faut des bouteilles en grande quantité sur les tablettes et en tout temps, a affirmé le président du conseil d'administration de la SAQ, Sylvain Simard. Ce n'est pas un secret.»

Ce dernier a expliqué que la SAQ a l'intention, à moyen terme, de mettre davantage en valeur les produits de viticulteurs québécois dans ses quelque 400 succursales à travers la province, notamment grâce à la création «d'espace spéciaux».

Les pastilles de goût de la SAQ seront également disponibles pour tous les produits québécois vendus afin d'orienter les clients de la société d'État.

Le directeur général de l'Association des vignerons du Québec, Yvan Quirion, est convaincu que les viticulteurs québécois seront en mesure de répondre à la demande si elle devait grimper rapidement.

«Auparavant, la marge de profit de la société d'État ne nous permettait pas de dépasser plus de 30 % de notre production vers la SAQ, a-t-il dit. Grâce aux nouvelles mesures, ce pourcentage va pouvoir grimper jusqu'à 80 %.»

Selon lui, les producteurs de vins du Québec pourront maintenant concurrencer leurs rivaux à armes égales. «On avait besoin de jouer sur la même patinoire des vins étrangers, et là, on nous donne vraiment une paire de patins», a illustré M. Quirion.

Actuellement, les bouteilles de vin du Québec ne représentent que 0,5 % de l'espace sur les tablettes des succursales de la SAQ. «Seulement l'an dernier, la vente de vin québécois a augmenté de 40 % à la SAQ», a affirmé M. Simard.

Présent sur place, le ministre de l'Agriculture, François Gendron, a prévenu que la qualité des vins québécois devait être au rendez-vous de l'augmentation du rythme de productions.

«On ajoute (une aide) de 2 $ par bouteille, a-t-il expliqué. Il y a une séquence pour être certain qu'il y a un incitatif à la qualité. Si le produit n'est pas certifié, le pourcentage de l'aide à la bouteille va baisser.»

À long terme, certains produits actuellement offerts par la SAQ pourraient même perdre leur place au profit des vins québécois, selon ce qu'a laissé entendre M. Simard.

«C'est près de 20 000 vins différents qu'on offre et il est possible de faire de la place aux vins québécois, a-t-il dit. Si des vins québécois sont vendus et que ça va bien, ils prendront leur place, et d'autres ne la prendront pas.»

La SAQ compte également augmenter son choix de vins et d'alcool du Québec dans ses magasins situés à proximité des cinq principales routes des vins et faire connaître à ses clients les reconnaissances et médailles obtenues par les vins et alcools québécois dans des concours nationaux et internationaux.

Le dévoilement de cette stratégie survient environ une semaine après la nomination du nouveau président-directeur général de la société d'État, Alain Brunet, qui entrera en fonction le 1er janvier prochain.