Les pays de l'Union européenne ont fini par s'entendre. Après des années de négociations, la Commission européenne a annoncé le 8 février que les producteurs de vin issu d'agriculture biologique pourront enfin utiliser le terme «vin biologique» sur leurs bouteilles, et cela dès l'automne prochain.

Pour indiquer que leurs raisins étaient issus d'une agriculture biologique, les viticulteurs devaient se conformer à des règles nationales ou privées. Ils ne pouvaient utiliser ni herbicide ni pesticide ni insecticide. Toutefois, aucune norme ne régissait les méthodes de vinification de ces vins.

L'auteur du guide des vins bios, Pascal Patron, rappelle que ce sont notamment les vignerons allemands qui empêchaient l'adoption d'une charte européenne. Il précise que l'élaboration de leurs vins sucrés nécessite plus de soufre pour les stabiliser. L'Allemagne n'arrivait donc pas à s'entendre avec les autres pays producteurs de vins issus de l'agriculture biologique sur le taux de soufre permis.

Les détails sur ces nouvelles règles seront rendus publics dans les semaines à venir. Pascal Patron croit toutefois que la charte européenne risque d'être plus laxiste que celle déjà respectée par les vignerons.

«Ça ne changera rien pour ceux qui faisaient déjà bien les choses, si ce n'est qu'au niveau de l'étiquetage», dit-il.

Bruxelles a cependant précisé que le taux de sulfites autorisé sera inférieur d'au moins 30 à 50 mg par litre par rapport aux 150 mg/l de sulfites permis pour les vins rouges non biologiques et aux 200 mg/l pour les blancs et les rosés traditionnels. Les cuvées avec un taux de sucre résiduel supérieur à 2 g/l pourront quant à eux ajuster leur niveau de sulfites à 30 mg/l.

Les vignerons qui se conforment à ces nouvelles règles européennes pourront utiliser la mention «vin biologique» dès la vendange 2012. Le vin était d'ailleurs le dernier produit agroalimentaire à ne pas être régi par les lois européennes.