Vins 5 cuvées faites par des femmes

L'époque où le monde du vin était réservé à la gent masculine est bel et bien révolue. Les femmes sont de plus en plus nombreuses dans les coulisses, où elles vinifient avec brio. Voici cinq bouteilles élaborées par des femmes.

Blanc de Bourgogne

Le nom de Laurence Jobard ne vous est peut-être pas familier. Elle a été la première à occuper le poste d'oenologue en Bourgogne en 1973 lorsqu'elle a été embauchée au Domaine Joseph Drouhin. Elle a servi de modèle à la fille du propriétaire, Véronique Drouhin, et aussi à sa propre fille, Claudie Jobard. Cette dernière vinifie depuis 2002 à Rully, au sud de Beaune.

Deux de ses vins ont été mis en vente l'automne dernier. Il reste une bonne quantité de son blanc et il est une belle introduction aux grands blancs de Bourgogne. Dans le verre, ce chardonnay rappelle les fruits tropicaux. On perçoit aussi des notes d'élevage, un peu de fumée et de noisette, qui tendent à s'estomper à l'aération. Un vin délicat, fin et délicieux avec des pâtes crémeuses.

Domaine Claudie Jobard Rully En Villerange 2014, 28,30 $ (12956659)

Shiraz d'Afrique du Sud

Avec sa robe foncée, ses arômes de fumée et sa bouche corsée, ce vin d'Afrique du Sud va plaire aux amateurs de vins costauds. Il est pourtant fait par une femme, Izele van Blerk.

Ce rouge à base de shiraz dévoile des notes de fruits noirs, des épices, du cacao, mais aussi beaucoup de fraîcheur et une trame minérale surprenante en bouche. Pour le prix, c'est fantastique !

Cathedral Cellar Shiraz 2014, 18,95 $ (902429)

Dolcetto d'Italie

Il ne reste pas des tonnes de bouteilles de ce rouge du Piémont. Mais il vaut la peine d'être mentionné. Cet italien est produit par Nicoletta Bocca, une amatrice de vin qui a acheté des parcelles de vignes dans le Piémont en 1992 et qui est devenue vigneronne. Ce vin est élaboré avec le cépage dolcetto et il est splendide.

À peine versé, le vin parfume la pièce d'odeurs de fleurs séchées, de rose, de cerise et de myrtille. Il goûte la fraise et les épices, si bien qu'on croirait qu'il a été élevé en barriques. Pourtant non. Ses tannins sont élégants. Il est rempli de fruits et long en bouche.

San Fereolo Valdibà 2014, 24,10 $ (12647709)

Des bulles

Une vingtaine de vignerons produisent du vin effervescent à Limoux. De ce nombre, seules trois femmes dirigent les entreprises, dont Françoise Antech. Représentante de la sixième génération de la maison Antech, elle a remplacé son père et son oncle à la tête de l'entreprise familiale. Elle a participé à la création de « Vinifilles », un regroupement de femmes vigneronnes dans le sud de la France.

Depuis son arrivée au vignoble, Françoise Antech a créé de nouvelles cuvées, dont un brut nature et un rosé. Elle a aussi conservé la production de vins plus classiques, dont la Cuvée Expression, un crémant de Limoux à base de chardonnay, de chenin blanc et de mauzac aux arômes de fruit jaune et de foin. L'attaque est croquante, suivie d'une texture onctueuse. Parfait pour le brunch.

Antech Cuvée Expression Crémant de Limoux 2014, 18,40 $ (10666084)

Le malbec au féminin

Les femmes prennent leur place dans le milieu du vin depuis une vingtaine d'années en Argentine aussi. L'une des plus connues dans ce pays est Laura Catena. Ambassadrice de l'entreprise familiale, elle intervient aussi dans la sélection des cuvées, en plus d'avoir créé la marque de vins Luca. On se demande où elle trouve le temps quand on sait qu'elle est également urgentologue.

Moins costaud et boisé que plusieurs malbecs d'Argentine, celui-ci rappelle les fruits mûrs. En bouche, il goûte la confiture de fraise et de framboise. C'est légèrement épicé et équilibré. Parfait pour se tenir au chaud avec une pièce de viande cuite au four.

Catena Malbec 2014, 20,55 $ (478727)

L'astuce de Karyne

Il est impossible de savoir si un vin a été produit par une femme ou par un homme, sauf si c'est écrit sur l'étiquette ! Les vins légers, fins et peu corsés sont parfois qualifiés de « féminins ». Ceux plus robustes et musclés en bouche sont dits « masculins ». Ces qualificatifs sont une image plus qu'une réalité. Pour reprendre les mots de l'association Femmes de vin : « Il n'y a pas de vins de femmes, il n'y a pas de vins pour les femmes ! Il y a les bons et les mauvais vins. »