Si vous êtes végétarien, tous les vins ne sont pas pour vous. Certains contiennent des traces d'oeuf ou de poisson, ce qui explique pourquoi, depuis l'an dernier, Santé Canada oblige les vignerons à signaler l'utilisation de ces aliments sur l'étiquette.

Une fois la fermentation du vin terminée, de petites particules solides, comme des levures mortes, restent en suspension dans le liquide. Pour les éliminer et clarifier le vin, certains vignerons ajoutent des blancs d'oeuf, de la colle de poisson, du lait ou de la couenne de porc dans leurs cuves.Cette technique appelée le «collage» fait en sorte que les particules solides se collent aux protéines. Il devient alors plus facile de les enlever.

Depuis août 2012, Santé Canada oblige les vignerons à préciser quels produits dérivés des animaux sont utilisés dans l'élaboration de leur vin. Comme c'est le cas aussi en Europe, l'organisme souhaite ainsi réduire les risques d'allergie alimentaire.

Le porte-parole du Ministère, Sean Upton, se fait rassurant. Les protéines animales sont presque toutes éliminées du vin avant sa mise en bouteille.

«Les chercheurs de Santé Canada ont conclu que, règle générale, même lorsque des agents de collage dérivés de sources d'allergènes sont utilisés, il ne subsiste que très peu de protéines résiduelles d'allergène alimentaire dans le vin», explique-t-il.

Catherine Allard travaille pour l'agence d'importation de vin Rézin et elle est végétarienne. Elle ne s'inquiète pas de la présence de ces aliments dans le vin.

«Il ne faut pas penser qu'on a cassé un oeuf dans la bouteille, dit-elle. À la fin de l'élaboration du vin, il ne reste plus que des traces de ces aliments. Je ne suis pas une végétarienne puriste, alors ça ne me pose aucun problème.»

Si l'utilisation de ces protéines alimentaires dans le collage du vin est très ancienne, beaucoup de vignerons utilisent aujourd'hui une préparation à base d'argile, appelée la bentonite. Ils écartent ainsi les risques d'allergie.

Ni Santé Canada ni la Société des alcools du Québec (SAQ) ne sont en mesure d'évaluer quel pourcentage d'étiquettes indiquent la présence de produits allergènes.