Les vins nouveaux, autrefois accueillis avec enthousiasme au Québec, ne sont plus attendus avec le même engouement. Afin de raviver l'intérêt des oenophiles pour ces cuvées « primeurs », la Société des alcools du Québec (SAQ) a mis en vente cette année un produit inédit : un vin nouveau élaboré par un des vignerons les plus appréciés du Beaujolais, Jean-Paul Brun.

Plusieurs régions viticoles, en particulier celle du Beaujolais en France, commercialisent chaque troisième jeudi de novembre des cuvées qui terminent à peine leur fermentation. Ces vins simples sont débouchés pour célébrer la fin des vendanges.

Les Québécois ont déjà été de grands adeptes de vins nouveaux. Aujourd'hui ce n'est plus le cas. Il s'est vendu l'an dernier seulement 3 200 caisses de vin nouveau, comparativement aux 40 000 caisses écoulées en 1999.

La société d'État tente cet automne de recréer un engouement pour ces cuvées. Pour ce faire, elle commercialise 400 caisses du beaujolais nouveau de Jean-Paul Brun, l'un des vignerons les plus respectés de cette région.

« On voulait renouveler l'intérêt (des consommateurs) et ajouter un élément plus qualitatif, confie Linda Bouchard, porte-parole de la SAQ. C'est un vin d'artisan. »

Jean-Paul Brun est réputé pour ses vins fruités et élaborés avec un minimum d'intervention dans les chais. Il embouteille depuis 25 ans une partie de sa cuvée Terres dorées L'Ancien, début novembre. Ces bouteilles sont commercialisées sous le nom de « Beaujolais nouveau ». Le reste de la même production sera élevé en fûts de chêne quelques mois avant d'être mis en vente au Québec au printemps.

Comme l'an dernier, 3200 caisses des beaujolais de Mommesin et de Georges Duboeuf, ainsi que le vini novello d'Italie de la marque Botter arrivent sur les tablettes de la SAQ. Son objectif : que toutes les bouteilles soient vendues avant Noël.

Voici les quatre vins nouveaux disponibles au Québec cette année. Ils ont été dégustés à l'aveugle :

Beaujolais L'ancien Terres Beaujolais L'ancien Terres, France, Code SAQ : 11923994, 16,95 $ (400 caisses)

Ce vin nouveau est très différent des trois autres dégustés. Il est plus fluide en bouche et surtout très poivré. Sa robe est pâle, presque rosé. Dans le verre, ça sent bon ! On note les petits fruits des champs et les cerises noires écrasées. En bouche, c'est gourmand et très poivré. Un vin de soif !

Beaujolais nouveau, Momessin, France, Code SAQ : 10704247, 15,95 $ (600 caisses)

Cette cuvée 2012 est plus complexe que celle de l'an dernier. Sa robe est assez pâle de couleur violacée. Au nez, on sent les fraises et la cannelle. En bouche, on goûte les cerises cuites et la finale est poivrée. C'est simple et festif: bon choix.

Beaujolais nouveau, Georges Duboeuf, France, Code SAQ : 10704221, 16,95 $ (600 caisses)

Si l'an dernier cette cuvée m'avait plu, cette année, elle est décevante. Dans le verre, on sent la «gomme balloune» et les fraises des champs. En bouche, c'est encore bonbon, très court et un peu sucré. On goûte le jus de fruits, la canneberge et les framboises. Il développe avec l'aération des notes végétales. Beaucoup trop cher pour ce qu'il offre.

Sangiovese Novello Botter Rubicone i.g.t., Italie, Code SAQ : 10479166, 10,95 $ (2000 caisses)

Le vin nouveau d'Italie est celui dont la robe est la plus foncée cette année. Au nez, on remarque encore ce côté bonbon, style barbe à papa. Sur les papilles, on goûte les cerises noires. Il semble plus costaud que les autres, mais se fane aussi plus vite dans le verre. La finale est sucrée. Correct pour moins de 11 $