Un collectionneur de vins précieux poursuit la Société des alcools du Québec (SAQ) pour près de 1 million de dollars. Il accuse la société d'État d'avoir gâché ses bouteilles avec de très mauvaises conditions d'entreposage.

En 2008, le Montréalais Robert Chiraz a remisé sa collection «unique et comprenant plusieurs grands crus» dans un entrepôt-cellier de la SAQ, avenue Laurier, à Montréal, selon des documents de cour.

Deux ans plus tard, en visitant sa collection, M. Chiraz aurait «découvert que les systèmes de contrôle de l'humidité et de la température [de la SAQ] avaient connu des problèmes qui ont soumis l'entièreté de sa collection à des dommages irréparables», selon la poursuite. Des moisissures auraient notamment attaqué les étiquettes et le liège de certaines bouteilles.

La poursuite se base sur l'avis de quatre firmes scientifiques pour affirmer que les dommages subis par la collection sont «catastrophiques et irréversibles». Des bouteilles poseraient même un «risque pour la santé», selon M. Chiraz et ses avocats.

Près de 1 million en dédommagement

«Je n'ai pas l'inventaire exact devant moi, mais c'est entre 3000 et 4000 bouteilles. Il y avait des grands crus, des Château Mouton, des Château Lafite, a-t-il affirmé en entrevue téléphonique. Il y avait un petit projet commercial derrière ça, mais là, c'est tombé à l'eau. Ce n'était pas tout pour boire moi-même.»

Robert Chiraz demande donc une somme de 926 616,20$ en réparation. La SAQ aurait complètement rejeté «une demande de la poursuite pour une compensation juste et raisonnable qui refléterait la perte d'environ 1 million de dollars», conclut la requête.

«J'ai essayé de faire un règlement avec eux amicalement. Mais avec leur grosse machine, ils imposent leur manière», a-t-il expliqué au téléphone.

M. Chiraz admet toutefois que, contrairement à ce que laisse entendre sa requête, sa collection n'est peut-être pas tout à fait gâchée. «Est-ce que chaque bouteille est considérée comme perte totale? Non, a-t-il reconnu. Mais quand on va de manière légale, il faut y aller pour le tout et ensuite voir ce qui arrive.»