La production mondiale de mousseux a augmenté de 5 millions d'hectolitres entre 2002 et 2010, selon une récente étude. Étonnamment, croit un expert, cette augmentation pourrait avoir été causée par la crise économique qui affecte le monde entier.

Selon les données recensées par l'organisme FranceAgriMer, la production mondiale de vins mousseux est passée de 13,5 à 18,5 millions d'hectolitres (Mhl) entre 2002 et 2010.

L'auteur du guide «Des champagnes et des autres bulles», Guénaël Revel n'est pas surpris.  Il avance que l'instabilité et la crise économique mondiale des dernières années favorisent cet engouement pour les vins effervescents.

«Les gens veulent oublier leurs soucis en fêtant, explique-t-il. Et qui dit fête, dit vins effervescents et mousseux. Quand on n'a pas les moyens de s'acheter du champagne, on achète du cava, du prosecco, du franciacorta ou un crémant.»

Les vignerons de l'Hexagone sont de loin les plus grands producteurs de bulles avec 4,8 Mhl en 2010. Les Italiens et les Allemands arrivent au deuxième et au troisième rang avec 2,8 Mhl et 2,5 Mhl.

La Russie se classe quant à elle au quatrième rang des pays producteurs de vins effervescents. Sa production a d'ailleurs explosé au cours des dix dernières années passant de 1 Mhl en 2002 à 2,3 Mhl en 2010.

Cette donnée n'étonne pas non plus Guénaël Revel. Il constate que la Russie s'est taillée une place dans le top 10 des pays consommateurs de vins effervescents en moins de 10 ans et que la plupart des pays souhaitent désormais produire leur propre « vin de fête ».

«Il y a même les pays scandinaves, comme le Danemark, qui font du vin effervescent en achetant du moût aux Allemands», ajoute-t-il.

Les vignerons du Québec n'échappent pas à cette tendance. Ils sont de plus en plus nombreux dans la province à produire des vins mousseux, soutient le président des vignerons (AVQ), Charles-Henri De Coussergues. Ni le Ministère de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation (MAPAQ) ni la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) n'ont cependant été en mesure de fournir des données sur la production de bulles au Québec.

Les bouchons sautent en Allemagne

Les Français sont les plus grands producteurs de vins mousseux. Or, ils ne sont pas les plus grands buveurs. Ce sont plutôt les Allemands qui raffolent des bulles avec près de 500 millions de bouteilles vendues par années. Les Français les talonnent cependant de près avec 450 millions de bouteilles, suivis des Russes avec 350 millions.

Au Québec, il s'est vendu depuis l'an dernier pour plus de 101 millions de dollars de vins effervescents. Cette catégorie est d'ailleurs en croissance de 22% depuis deux ans. Il se vend dans la province près de cinq fois plus de caisses de mousseux que de champagne.