Plus d'un million de bouchons de mousseux et de champagne ont sauté au cours des dernières semaines, car les Québécois aiment les bulles. Ils ont en effet acheté pour 28 millions de dollars de vins effervescents, et ce, seulement lors de la période du temps des Fêtes.

Les ventes de vins effervescents sont à la hausse depuis les dernières années. En décembre 2011, les achats de vins à bulles ont augmenté de 10% en comparaison aux chiffres de l'an dernier. Cette croissance n'étonne pas le spécialiste des vins mousseux et des champagnes Guénaël Revel.

«C'est la seule catégorie de vin qui à la fois augmente en production, et augmente aussi en consommation, explique-t-il. Et c'est même la seule catégorie où de nouvelles appellations apparaissent dans le monde.»

Selon le sommelier, la raison de cette passion pour les bulles au Québec est liée à la plus grande diversité de produits offerts sur les tablettes du monopole d'État. On trouve depuis les deux dernières années de nouveaux champagnes, mais aussi de nombreux mousseux de différentes régions viticoles.

Le chroniqueur Jacques Benoît croit quant à lui que les amateurs de vins ont découvert que les champagnes et les mousseux sont d'excellents apéritifs.

«Les gens s'y connaissent plus, dit-il. Alors ils vont plus vers les champagnes.»

Les mousseux restent le premier choix des consommateurs. Il s'est vendu en décembre dernier 86 170 caisses de 9 litres de mousseux en comparaison à 13 251 caisses de champagne.

Le fort prix du champagne

Si les Québécois achètent de plus en plus de champagne, ils paient aussi davantage que leurs voisins du sud pour leurs cuvées. La bouteille de Roederer brut premier champagne vendue au Québec à 66,50$ se détaille au Park avenue liquor shop à New York à 45$. Cet écart est similaire pour la Veuve Clicquot carte jaune à 69,75$ à la Société des alcools du Québec (SAQ) que l'on trouve entre 35$ et 45$ aux États-Unis.

Selon certains responsables de marques de champagne au Québec, qui ont souhaité garder l'anonymat, ce sont les taxes et les marges de la SAQ qui expliquent les différences de prix. Car, disent-ils, les maisons de champagne ont souvent un prix standard pour leurs vins dans des contextes similaires.

À la SAQ, on confirme que les taxes et la majoration des champagnes sont plus importantes au Québec qu'aux États-Unis.

«Au Québec, on a un modèle d'affaire, affirme la porte-parole de la société d'État, Isabelle Merizzi. On s'est dit, sur l'alcool il va y avoir un monopole qui va nous permettre de remettre des fonds dans le fonds consolidé du Québec. Ce que l'on ne voit pas dans beaucoup d'états américains.»

Elle ajoute que plusieurs détaillants des États-Unis solderaient leurs champagnes afin d'attirer les clients dans leur boutique.