La Société des alcools du Québec (SAQ) veut donner plus de visibilité aux vins d'importation privée. Et pour ce faire, elle envisage d'ajouter ces produits sur son site internet.

Les dirigeants de la SAQ ont rencontré la semaine dernière les responsables du regroupement des agences spécialisées dans la promotion des importations privées des alcools et des vins (RASPIPAV). Le monopole d'État a proposé  de consacrer une section de son site internet aux vins qui ne sont pas disponibles sur ses tablettes.

«Ça pourrait être intéressant de faire connaître davantage ces produits-là, explique la porte-parole de la société Isabelle Merizzi, parce qu'ils fonctionnent bien et leur responsabilité incombe à la SAQ.»

L'intérêt de la SAQ pour ces cuvées n'est pas un hasard. Les amateurs de vins s'y attardent de plus en plus. Au cours de la dernière année, les ventes de vin en importation privée ont en effet grimpé de 13%.

La stratégie pourrait d'ailleurs s'avérer rentable pour la SAQ, qui n'a pas à débourser les frais d'opération en magasin pour les bouteilles vendues en importation privée.

Lors de la rencontre du 6 décembre dernier, le RASPIPAV a imposé plusieurs conditions à une éventuelle collaboration avec le monopole d'État.

Le regroupement exige que les agents puissent gérer la disponibilité de leurs produits. Cet avantage leur permet de réserver une partie de leurs marchandises, en particulier lorsque de petites quantités d'une cuvée arrivent au Québec, aux restaurateurs. Ces derniers achètent près de 85% des bouteilles disponibles en importation privée.

Le RASPIPAV souhaite aussi que la commission des agents soit ajoutée sur la facture finale d'une bouteille, soit après les frais imposés par la SAQ. Il estime que de cette façon le prix est plus avantageux pour le consommateur.

Selon nos sources, si ces prérogatives ne sont pas acceptées, le RASPIPAV refusera d'afficher ses vins sur un site web géré par la SAQ.

Le nouveau site SAQ.COM sera mis en ligne en juin prochain. Mais il faudra patienter jusqu'en 2014 avant que les cuvées d'importation privée soient disponibles sur ce portail, si bien sûr la société d'État arrive à s'entendre avec les importateurs.