Les adeptes de vins élaborés selon les principes de la biodynamie auront bientôt une nouvelle cuvée à déguster. Le Clos de Mazeray du domaine Jacques Prieur sera converti à cette méthode en 2012.
Chez Jacques Prieur en Bourgogne, on n'utilise plus de désherbant depuis 1997 et les raisins sont certifiés biologiques depuis 11 ans. Mais l'oenologue Nadine Gublin a souhaité aller plus loin. Elle a choisi une parcelle de la propriété qui sera désormais cultivée et vinifiée selon les règles de l'agriculture biodynamique.
«Je veux voir si la biodynamie apporte quelque chose de supplémentaire à l'équilibre et à la qualité de mes raisins», a-t-elle dit à LaPresse.ca lors de son passage à Montréal.
Pour ce faire, l'oenologue a dû replonger dans ses livres. Car selon cette méthode, plus question de traiter la vigne avec des produits conventionnels. Il faut préparer des tisanes pour la plante, une potion à base de bouse de corne pour fertiliser le sol et une autre de quartz.
Mais ce n'est pas tout. Au vignoble Les Pervenches à Farnham, où l'on pratique la biodynamie depuis 2004, Véronique Hupin explique qu'il faut aussi suivre le calendrier lunaire.
«Il y a des jours qui sont plus propices à faire certaines opérations dans le vignoble, dit-elle. Il y a des jours racines, il y a des jours fruits. Donc, on choisit selon ce que l'on fait».
La vigneronne estime que le travail en biodynamie est plus exigeant, mais qu'il en vaut la peine.
En Bourgogne, Nadine Gublin a sélectionné le Clos de Mazeray, une parcelle de trois hectares encerclée de murets de pierres hauts de trois mètres. Ainsi, l'oenologue croit que ses vignes seront isolées des traitements chimiques utilisés dans les vignobles environnants.
La pratique de l'agriculture biodynamique est de plus en plus populaire en France. Ils sont 265 viticulteurs à suivre les cahiers des charges de Demeter, le principal organisme de référence dans ce domaine. C'est 60 inscriptions de plus que l'an dernier.
En se convertissant à la biodynamie, Jacques Prieur emboîte le pas aux célèbres domaines de la Romanée-Conti et de Leroy en Bourgogne disciples de ce principe d'agriculture.