Le mois dernier, cette chronique s'est intéressée à Crushpad, une firme californienne installée aussi dans le Bordelais, qui permet à des adeptes d'acheter une barrique (environ 300 bouteilles) en choisissant les cépages, les parcelles d'où les raisins proviennent, l'assemblage et même l'étiquette personnalisée. (Vous retrouverez facilement cette chronique sur cyberpresse.ca, dans la rubrique vin).

Cela m'a valu quelques courriels de lecteurs qui se sont, eux aussi, offert des cuvées personnalisées. Et des discussions avec la SAQ, quelque peu subjuguée par cette façon de faire.

Un homme d'affaires montréalais, Benoît Robert, m'a dirigé vers le site de Napa Valley Reserve, une entreprise liée au fameux producteur californien Harlan Estate qui, comme Crushpad, permet à des clients d'acheter une barrique (son contenu, en fait), de suivre l'évolution de la vigne et l'élevage du vin et de recevoir ses bouteilles. On peut aussi participer aux vendanges, assister à des séminaires et échanger avec les vinificateurs.

L'aventure est toutefois onéreuse: 225 000$ pour devenir membre et acheter deux rangées de vignes sur les prestigieuses terres de Harlan Estate.

Il faut ensuite se faire livrer les quelque 300 bouteilles (ou moins si on partage une carte de membre).

«Le vin est d'excellente qualité, dit M. Robert. Quand j'ai des activités aux États-Unis et que je me fais livrer mon vin, il me revient entre 50 et 60$. Quand j'en fais livrer au Québec, c'est autour de 115$ à cause de toutes les taxes!»

Toutes les expériences viticoles ne sont pas aussi ruineuses, heureusement.

Voici celle de Bernard Saint-Laurent, un lecteur d'Ottawa:

«Militaire de carrière et en service en Italie, j'ai adopté une barrique en 2005 au vignoble Tenuta Valdipiata situé dans la vallée de Montepulciano en Toscane. Ce domaine de plus de 70 acres, dirigé par Miriam Caporalli, regorge principalement du cépage Sangiovese, mais on y retrouve aussi du Merlot et du Pinot noir. Après une première visite au chais et une dégustation de plusieurs ferments (vendanges de 2004), nous avons décidé que notre rejeton, car le programme s'appelait «Adoptez une barrique», serait composé d'un mélange 50% Sangiovese, 50% Merlot. Nous avons de plus choisi le type de chêne de la barrique (du chêne russe). Nous devions aussi baptiser la barrique, car on nous offrait un droit de visite. Nous avons préparé les étiquettes selon les règles en vigueur en Toscane et ce vin fut ramené au Canada à mon retour au pays en 2007. Après avoir payé les frais de douane d'importation (LCBO - Ontario), chaque bouteille nous revient à environ 11$, ce qui est moins onéreux que l'expérience américaine dont vous nous faites part dans votre article.»

Notez toutefois, si une telle expérience vous tente, que vous devrez d'abord vous expatrier pendant quelques années pour avoir le droit de ramener votre vin à si peu de frais...

Pour tous ceux qui ne peuvent bénéficier des privilèges des «expats», les procédures d'importation de vin en cuvée privée sont complexes et coûteuses. La SAQ n'a pas de programme propre à cette filière, mais il faut, en principe, passer par le monopole d'État pour importer de l'alcool au Québec.

Un peu plus de 20$

Villa Cafaggio Chianti Classico 2008 (Code SAQ: 00 571 539) 24,10$

L'inventaire en ligne de la SAQ donne le 2008 en référence, mais je vous parle plutôt ici du 2007, millésime en vente en ce moment à la SAQ Dépôt à 20,50$ (15% à l'achat de 12 bouteilles d'un seul produit ou mélangées). Une aubaine pour ce chianti de bonne famille, concentré et bien équilibré entre fruits et épices.