Les ventes de portos ont, règle générale, beaucoup diminué au Québec depuis quelques années. Pourquoi?

Les raisons de ce recul sont sans doute multiples.

On peut citer, entre autres, les hausses importantes et précipitées des prix qu'entraîna l'engouement pour ces vins. Et puis, l'atténuation de cet engouement, car le porto fut aussi un phénomène de mode, le propre des modes étant, justement... de se démoder.

Enfin, ce qui est loin d'être négligeable, il y a aussi le fait que la consommation de porto provoqua souvent des maux de tête carabinés!

Car, dans les belles années, de nombreux consommateurs enfilaient en fin de repas des verres de porto à la même vitesse que les vins secs qui avaient précédé - alors que les portos, qui sont des vins mutés (ajout d'alcool), titrent normalement 20% d'alcool.

Autre chose qu'une consommation assidue de portos, de tous les types, m'a apprise: ce sont avant tout les jeunes portos de type «late bottled vintage» (LBV) et vintages, ou portos millésimés, très riches en tannins, qui sont susceptibles de provoquer des maux de tête, si on en consomme trop.

L'explication exacte, scientifique, si je puis dire, de ce phénomène? Je l'ignore. Mais tout indique que ce sont les tannins, qu'on ne perçoit pour ainsi dire pas (ils sont masqués par le sucre et l'alcool) qui en sont la cause.

Car, inversement, les portos dépourvus de tannins - par exemple les tawnies - ou dont les tannins se sont fondus avec le temps, notamment les vintages âgés, vous laissent la tête intacte, même si on se laisse un peu trop tenter par la beauté des vins.

Bref, et aussi séduisants puissent-ils être, il faut se méfier des jeunes LBV et vintages, et en boire avec la plus grande modération.

Touraine-Mesland 2009 Clos Château Gaillard, 14,50$ (10337918),*** ,$1/2, 2011-2013.

Très joli vin rouge, de la Loire, qui a de quoi confondre, à l'aveugle, nombre de dégustateurs... Fait de Malbec (40%), de Cabernet franc (35%) et de Gamay (25%), et élevé en cuves, son bouquet, de petits fruits rouges, difficile à décrire, s'accompagne d'une note qui a quelque chose de minéral, m'a-t-il semblé. Moyennement corsé, ses saveurs sont franches, ses tannins serrés. D'un grand millésime. 12,5% (81 caisses).

Médoc 2006 Château Lacombe-Noaillac, 18,15$ (10752732), ***,$$, 2011-2014.

Il y en a peu, hélas! Comme c'est le cas pour beaucoup d'autres vins à l'heure actuelle... Bordeaux de charme, et de corps moyen, élevé en fûts (15% de neufs), d'où les nuances empyreumatiques, entre autres, de pain grillé. On les retrouve en bouche, sur des tannins présents quoique sans rugosité aucune. On pourrait en boire tous les jours sans s'en lasser... 13% (110 caisses).

Lacryma Christi del Vesuvio 2009 Mastroberardino, 18,50$ (972877), *** 1/2,$$, 2011-2013.

Vin blanc de Campanie (Italie), non boisé, au bouquet net, distingué, d'un cépage autochtone nommé le Coda di Volpe (la queue du loup!). Plutôt léger, tout aussi distingué en bouche, tendre, il se présente avec un fruit alléchant, l'après-goût persistant un bon moment. Délicieux. 12,5% (68 caisses).

Haut-Médoc 2005 Château de Malleret, 29,25$ (10670497), ***1/2,$$$1/2, 2011-106

Très beau bordeaux rouge marqué par l'élevage en fûts (pain grillé, notes chocolatées, etc.), mais sans que ce soit exagéré. Relativement corsé, dense, bien en chair, avec les mêmes arômes au plan gustatif, ses tannins sont à la fois substantiels et bien enrobés. Élevage en fûts, dont un tiers de neufs. Impeccable. 13,5% (55 caisses).

Bolgheri Rosso 2008 Volpolo Sapaio, 26,50$ (11002941), ***1/2,$$$, 2011-2017.

Quasi opaque, ce vin de Toscane au bouquet de grande ampleur, de fruits noirs, et au boisé à peine perceptible (60% de fûts neufs de chêne français), plutôt unidimensionnel pour l'instant, ravira néanmoins les amateurs de vins puissants et corpulents, aux tannins gras. Noté 90 sur 100 à une première dégustation, et cette fois-ci 87. La distribution de ce vin - un retour - ne fait que commencer. 14,5% (256 caisses).

LBV 2005 Poças, 23,40$ (603480), *** 1/2,$$1/2, 2011-2016.

Richement coloré, ce jeune et très beau LBV, au bouquet large, profond, de petits fruits noirs surtout et dont on pourrait croire à l'aveugle qu'il s'agit d'un vintage, est du genre dont il faut se méfier! La bouche, passablement sucrée, dense, bien en chair, rappelle, curieusement, les vins mutés de Grenache du Languedoc, genre Rivesaltes. Il y en a peu, toutefois, et c'est dommage. Superbe. 20% (92 caisses).

Rapsani 2007 Tsantali

L'exemple parfait du vin rouge sans prétention - grec dans ce cas - et d'un rapport qualité-prix remarquable. Vin de trois cépages autochtones (Xinomavro, Krassato et Stravroto), et élevé en fûts de chêne français de 300 litres, son bouquet, de petits fruits rouges, est très discrètement boisé. Moyennement corsé, équilibré, ses tannins ont une certaine fermeté, mais sans dureté aucune. À prix très doux, et pour tous les jours. 13,5% (2316 caisses).

11,50$ (590836), ** 1/2,$, 2011-2013.