Les amateurs très fortunés n'hésitent pas à acheter des vins très chers, de 100$ ou plus, quand ce n'est pas... de 1000$ ou plus, tels que, entre autres, les premiers grands crus classés du Bordelais.

Heureux mortels!

Car on parle de gens dont les revenus annuels dépassent, disons, le demi-million, ou même deux, trois millions, sinon davantage.

C'est ainsi que les Pomerol Châteaux Le Pin 2009 (2495$ la bouteille en Ontario) et Pétrus 2009 (1495$), de même que le Pauillac Château Latour 2009 (1395$), ont été parmi les premiers crus à disparaître à leur mise en vente en primeur (pendant qu'ils sont encore en fûts) dans la province voisine.

«Sold out», note à leur sujet dans son catalogue la LCBO.

Le consommateur et l'amateur au portefeuille plus léger sont, eux, à la recherche d'aubaines. Or, heureusement, il y en a encore!

De tels vins ne sont pas forcément vendus à très petits prix, quoiqu'on en trouve, comme le montre l'étonnant Costières de Nîmes 2008 «Les Hirondelles» (voir plus bas), qui m'a semblé mériter ses trois étoiles, bien qu'il coûte moins de 9$.

Au nombre des aubaines, il faut aussi ranger des vins nettement plus chers, mais offrant de très bons rapports qualité-prix, comme c'est le cas pour les sept vins dont il est question ci-après.

Première aubaine...

jusqu'au 24 octobre:

Châteauneuf-du-Pape 2007 Château La Gardine 35,50$, (22 889)

Superbe vin, d'un grand millésime et dont il a déjà été question dans cette page, est offert à 10% de rabais.

Lubéron 2009 Grande Réserve des Challières, 7,95$ (346 239), **,$, 2010-2011

Vin blanc de la vallée du Rhône, non boisé, fait d'un assemblage de quatre cépages... que j'aurais sans doute pu noter un peu plus généreusement. Assez peu coloré, son bouquet est net, rappelant quelque chose comme les Pinots blancs d'Alsace. De corps moyen, tout en fruit, équilibré, il a la juste dose d'acidité, comme on le perçoit dans l'après-goût. Le prix est très bas, vu que son producteur cherche à substituer à ce vin, comme produit courant, un autre vin, ce qui exige qu'il réalise avec celui-ci le double du quota de ventes annuel (370 000$ X 2 = 740 000$)! 12,5% (179 caisses, et près de 5000 à venir).

Costières de Nîmes 2008 «Les Hirondelles» Thorin, 8,95$ (448 506),***,$, 2010-2013

Vin rouge de la vallée du Rhône, qui doit être retiré sous peu du répertoire général (quota non atteint). Grenache, Syrah et Cinsault s'associent pour donner ce vin bien coloré, au bouquet de bonne ampleur et dominé par la Syrah, avec la bouche qui suit, souple, veloutée. Élevage en cuves. De style commercial, et très bon quand même. Du même producteur - Boisset - que le Lubéron blanc. 13% (191 caisses).

Côtes de Provence 2008 Domaine Ludovic de Beauséjour, 17,05$ (895 854), ***,$$, 2010-2011

En plus de ses rosés, la Provence est aussi la source de vins rouges de qualité, dont celui-ci, qu'on pourrait qualifier de vin de charme. Grenache, Carignan, Syrah et Cabernet Sauvignon y sont réunis dans un ensemble peu tannique, équilibré, un peu plus que moyennement corsé, et au boisé très peu perceptible, une partie du vin étant élevée en fûts. Délicieux. 13,5% (188 caisses).

Marlborough 2009 Pinot Noir Spy Valley, 22,20$ (10 944 152),*** 1/2,$$ 1/2, 2010-2012

Un parfait exemple de ce que sont les vins de Pinot noir de Nouvelle-Zélande! Pourpre-bleuté, son bouquet aux accents de fruits noirs, très Pinot noir néo-zélandais, est exubérant, mûr, direct (si l'on peut dire) et la bouche tendre, pleine d'éclat, tout aussi réussie. 14,5% (309 caisses).

Médoc 2007 Château Loustauneuf, 22,45$ (913 368), *** ,$$½, 2010-2011

Beau bordeaux rouge peu corsé, au bouquet ne manquant pas de distinction et relevé par des nuances un peu pain grillé (le bois). Suit une bouche aimable, aux saveurs de petits fruits noirs, et aux arômes discrètement fumés. À boire. 13% (160 caisses).

Saint-Émilion Grand cru 2006 Château Gaillard, 29,25$ (919 316), ***½, $$$½, 2010-2013

Ce n'est pas donné, sauf qu'il y a très - très - peu de bordeaux rouges de ce niveau vendus à prix aussi raisonnable. Vin dans lequel domine le Merlot (70%), que complète le Cabernet franc (30%), et élevé en fûts, dont le tiers de fûts neufs, son bouquet est nuancé, fin, et suivi d'une bouche un peu plus que moyennement corsée, aux saveurs de fruits rouges, un peu austère et tout aussi distinguée que l'annonce le bouquet. 13% (404 caisses).