Les milliers d'amateurs de vin qui arpenteront les 10 000m2 du Salon des vins et spiritueux de Montréal au Palais des congrès, le week-end prochain, ne s'en rendront peut-être pas compte, mais il manquera pourtant un certain nombre d'acteurs importants du monde du vin québécois.

Dans cette industrie extrêmement fragmentée ici, il n'est pas facile de réunir sous le même toit les agents importateurs qui permettent à la SAQ d'offrir une sélection aussi diversifiée.

 

Le neuvième salon, de jeudi à dimanche, permettra aux amateurs de découvrir 2200 produits (dont 1200 importations privées offertes exclusivement au salon) de 230 producteurs. Prenez le temps de parler à ces gens: ils ne font pas que vendre leurs vins, ils vendent le vin, point.

La formule est toujours la même: vous achetez un billet d'entrée à 15$ pour une visite ou un «passeport» à 40$ qui vous donne accès au Salon tous les jours. Ensuite, vous payez à la pièce vos dégustations.

Vous pouvez aussi acheter des vins sur place, plutôt que de devoir les commander et les cueillir dans une succursale de la SAQ, comme c'est normalement le cas avec les importations privées. L'horaire des activités, des conférences notamment, est affiché sur le site du Salon (www.salondesvins.com) et sur Facebook.

L'Association québécoise des agences de vins, bières et spiritueux (AQAVBS), qui organise ce salon aux deux ans, a tenté d'inclure le plus d'importateurs possible. Mais malgré des efforts louables, plusieurs petites agences refusent, faute de moyens, d'y prendre part.

Une quinzaine de membres du RASPIPAV (Regroupement des agences spécialisées dans la promotion des importations privées des alcools et des vins) ont décidé de tenir un salon parallèle au Toqué! le 24 mars (voir le site raspipav.com).

Une aubaine, si vous voulez mon avis: 95$ par personne pour goûter les vins de ces petites agences et quelques bouchées du chef Normand Laprise.

Le RASPIPAV tient ce salon parallèle pour deux raisons: financière et philosophique. Financière, d'abord, parce que les petites agences jugent qu'une participation au «grand» salon est trop coûteuse pour leurs modestes moyens (entre 5000 et 7000$, selon un agent).

Philosophique parce que certains importateurs préfèrent l'intimité d'une petite manifestation au faste d'un grand salon populaire où défilent des dizaines de milliers de personnes.

Cela dit, l'AQAVBS a tenté d'attirer plus d'agents cette année en réduisant le prix de la location (de 24$ à 18$ le pied carré) et en levant l'obligation d'être membre de l'Association. Malgré cela, seulement trois membres du RASPIPAV seront au Salon cette année.

Le président de l'AQAVBS, Daniel Richard, ne baisse pas les bras et rêve d'un grand rassemblement du monde du vin à Montréal.

«Nous travaillons à la refonte de la formule pour 2012 afin d'en faire un événement majeur pour tout le monde, dit-il. Un comité y travaille en ce moment et on devrait arriver à quelque chose en juin. On pourrait peut-être s'associer à d'autres partenaires, avec un autre grand événement.»

Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais peut-être qu'une fusion et qu'un nouveau nom (AQAVBS et RASPIPAV, c'est vraiment pas vendeur!) avec un site internet plus dynamique seraient un bon début.

Je dis ça comme ça...