Les vendanges sont pratiquement terminées dans les vignobles québécois et malgré un été maussade, il semble que la récolte a été bonne en qualité et en quantité. Le soleil de septembre aura, cette année, sauvé la mise.

Cultiver de la vigne, c'est toujours un peu la loto, surtout au Québec. L'an dernier, par exemple, certains vignobles des Cantons-de-l'Est ont subi une diminution de l'ordre de 60% en volume. C'est énorme, quand on pense que la grande majorité des vignobles québécois produisent autour de 15 000 bouteilles. Enlevez-en la moitié et il ne reste plus grand-chose à vendre!

 

Ces données extraites d'un document de travail tout frais du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) illustrent, parmi bien d'autres chiffres, la fragilité de l'industrie viticole québécoise.

Les vieux manuels d'histoire rapportent que Jacques Cartier avait trouvé, en 1535, une île d'Orléans couverte de vignes, tellement qu'il l'avait baptisée l'île de Bacchus. Le raisin poussait apparemment de façon débridée ici il y a 500 ans, mais cultiver aujourd'hui de la vigne au Québec pour en faire du vin relève de l'agriculture extrême.

Le climat inhospitalier et les préjugés de bon nombre de consommateurs envers les vins québécois auraient de quoi décourager n'importe quel vigneron. Pourtant, la jeune industrie québécoise connaît depuis un peu plus de 20 ans une forte croissance et la tendance semble vouloir se maintenir.

Quelques chiffres en vrac (du MAPAQ et de la SAQ), question de planter le décor de l'industrie viticole québécoise:

> de 2000 à 2007: le nombre de viticultures est passé de 93 à 238 (dont 64 en Montérégie)

> de ces 238 viticultures, 82 produisent du vin sur une base commerciale (ou sont enregistrées ainsi auprès de la Régie des courses, de l'alcool et des jeux)

> de 2000 à 2007, la superficie totale de terres consacrées à la vigne au Québec est passée de 270 à 638 hectares

> au cours des 10 dernières années seulement, le nombre de producteurs est passé de 24 à 82

> les vignobles du Québec ont vendu environ 1,2 million de bouteilles l'an dernier

> 70% des producteurs déclarent vendre moins de 15 000 bouteilles par année

> leurs ventes se répartissent ainsi: 63% à la propriété, 12% à la SAQ, 15% dans les restaurants et 10% dans les marchés publics

> de 2001 à 2009 à la SAQ, les ventes de vins québécois sont passées de 130 000$ à 2 millions; le nombre de fournisseurs, de 4 à 25 fournisseurs; l'offre de 5 à 80 produits

> Au Canada: deux tiers de la production viticole est concentrée en Ontario. Le reste ailleurs, dans l'ordre, en Colombie-Britannique, au Québec et en Nouvelle-Écosse.

On le voit bien, la production québécoise de vin est microscopique dans l'univers du vin.

Juste pour mettre un peu de perspective: les producteurs d'ici ont vendu environ 1,2 million de bouteilles l'an dernier. Le fameux argentin Fuzion, à lui seul: 2,7 millions bouteilles vendues l'an dernier au Québec!

La semaine prochaine: Vigneron au Québec: il faut avoir la foi!

vincent.marissal@lapresse.ca

 

MOINS DE 20$

Seigneurs d'Aiguilhe Comtes de Niepperg, Côtes de Castillon 2006 (Code SAQ: 10752821): 20,60$

J'ai déjà parlé de celui-là, mais je remets ça parce qu'il est encore aussi bon. Et comme il disparaît rapidement, j'ai cru bon vous prévenir que le 2006 est en succursale. Seul point négatif, il est passé de 19,05$ à 20,60$ depuis l'an dernier. Faites-en mettre de côté et attendez le prochain solde, ça ne devrait pas tarder.