Facebook a annoncé jeudi avoir fermé environ 140 faux comptes au Royaume-Uni qui distillaient des commentaires politiques incendiaires, une méthode de manipulation de l'opinion publique devenue habituelle sur les réseaux sociaux.

Le groupe a supprimé 137 comptes Facebook et Instagram qui se présentaient comme émanant de « militants d'extrême droite et anti-extrême droite », a expliqué le groupe dans un texte publié sur son blogue.

Comme à l'accoutumée, Facebook précise avoir supprimé ces comptes non pas pour les contenus publiés par eux, mais parce qu'ils « masquaient » la vraie identité des titulaires, et dissimulaient le fait qu'ils agissaient de façon liée et coordonnée.

Pour autant, ces « faux » comptes diffusaient des « discours de haine et disséminaient des commentaires clivants des deux côtés de l'échiquier politique britannique », a précisé le réseau social, qui annonce très fréquemment ce genre de suppressions pour montrer qu'il agit concrètement contre la manipulation politique sur ses plateformes.

« Ils publiaient fréquemment [...] sur des sujets comme l'immigration, la liberté d'expression, le racisme, les sujets LGBT, l'extrême droite, les tensions entre Inde et Pakistan et les croyances religieuses, islam et christianisme », a détaillé le réseau aux 2,3 milliards d'usagers actifs dans le monde.

Depuis la campagne présidentielle de 2016 aux États-Unis, les méthodes de manipulation politique via les réseaux sociaux sont bien connues et consistent presque toujours à attiser les tensions politiques pour semer la discorde dans le pays ciblé.

Facebook a aussi annoncé jeudi la suppression de 31 comptes en Roumanie, qui eux aussi dissimulaient leur véritable origine et publiaient des contenus politiques.

Sous pression permanente en raison des controverses qui le poursuivent autour de ce type de manipulations ou de la gestion des données personnelles de ses utilisateurs, Facebook a annoncé mercredi se lancer dans une vaste transformation vers une plateforme plus « privée » et plus sûre, faisant la part belle aux messages privés, qu'il a promis, à terme, de crypter.

Une initiative paradoxale, car si le cryptage des messages permet de mieux protéger vie privée et données personnelles, il empêche parallèlement Facebook d'y repérer manipulations, fausses informations, appels à la violence, etc.