Facebook a interdit en Indonésie les publicités politiques financées depuis l'étranger avant l'élection présidentielle d'avril, alors que le réseau social a été vertement critiqué par l'Union européenne pour son manque de transparence en ce domaine.

Le principal réseau social dans le monde a annoncé qu'il mettait fin temporairement aux contenus payés par des organisations basées hors du pays d'Asie du Sud-Est et liées aux hommes politiques, aux partis ou destinées à encourager l'abstention.

« Nous voulons faire en sorte qu'il soit plus difficile d'interférer avec les élections sur la plateforme, et plus facile aux gens de faire entendre leur voix de façon légitime dans le processus politique », a indiqué Facebook, précisant que ces mesures s'appliqueraient à compter de mardi.

La Commission européenne était montée au créneau fin février en déplorant le manque de données fournies par les géants de l'internet dans la lutte contre la désinformation en ligne, critiquant en particulier la politique de Facebook et Twitter en matière de transparence des publicités politiques.

Le géant de la Silicon Valley avait promis de « nouveaux outils » pour lutter contre les ingérences lors des élections européennes, mais pas avant fin mars. Facebook propose que les messages publicitaires à visée politique soient clairement identifiés comme tels avec l'entité les ayant financés.

Mais l'UE estime que les géants du numérique, Facebook, Twitter ou Google notamment, ne vont pas assez vite dans leurs efforts de transparence.

À l'issue des élections présidentielles américaines de 2016, Facebook avait reconnu que des campagnes visant à influencer les électeurs avaient été financées par des entités étrangères, notamment de Russie.  

Facebook compte utiliser une combinaison de moyens humains et technologiques pour enlever les messages du réseau social qui ne respecteraient pas ces règles en Indonésie.

L'Indonésie fait aussi face à la difficulté de contrer les messages d'incitation à la haine propagés sur les réseaux sociaux par des groupes extrémistes indonésiens.

Les autorités craignent que les attaques contre les minorités religieuses ou ethniques soient instrumentalisées pour creuser les divisions dans le pays à l'approche du scrutin présidentiel d'avril.

En février, le réseau social a annoncé avoir fermé des centaines de comptes et de pages liées au groupe Saracen, accusé de propager des infox et des messages de haine.

Facebook est engagé dans un partenariat de vérification des faits avec l'AFP visant à débusquer les fausses informations sur les réseaux sociaux dans plusieurs pays.