L'autorité italienne garante de la concurrence et du marché a annoncé vendredi avoir infligé une amende de 10 millions d'euros à Facebook, l'accusant de vendre les données de ses utilisateurs sans les informer correctement.

Le géant du web « induit trompeusement les utilisateurs à s'enregistrer sur la plateforme Facebook, sans les informer immédiatement et de manière adéquate, dans la phase d'ouverture d'un compte, des activités de récoltes, à visée commerciale, des données qu'ils auront fournies », indique un communiqué de l'antitrust italien.

L'autorité accuse en outre Facebook de ne pas dire clairement « la finalité rémunératrice qui est sous-jacente à la fourniture des services du réseau social, en soulignant fortement sa seule gratuité », poursuit l'antitrust.

Facebook est également accusé de « pratique agressive » dans le « conditionnement » de ses utilisateurs, car quand l'utilisateur cherche à « limiter le partage de ses données », le groupe lui fait comprendre qu'il risque « des limitations significatives » dans l'utilisation des services.

D'une manière générale, les réglages de départ de Facebook sont tels que l'utilisateur ne peut que « désélectionner » des modalités choisies par le groupe « sans pouvoir opérer en ce qui concerne ces modalités un choix actif, libre et conscient ».

Il y a deux jours, une commission parlementaire britannique a accusé Facebook de divulguer des données personnelles d'utilisateurs à certaines entreprises, plus de 200 pages de courriels internes au géant américain à l'appui. Facebook s'est défendu de toute irrégularité.

Le réseau social est empêtré dans plusieurs affaires, comme les accusations d'ingérence russe sur sa plateforme dans l'élection présidentielle américaine de 2016, mais aussi le scandale de l'exploitation par la firme Cambridge Analytica de données d'utilisateurs à leur insu à des fins politiques, de même qu'une faille de sécurité ayant conduit au piratage de millions de comptes.