Une coalition de groupes militants a annoncé lundi une campagne pour démanteler Facebook, propriétaire de Instagram, Messenger et WhatsApp, arguant que le réseau social tentaculaire « a trop de pouvoir sur nos vies et sur notre démocratie ».

Ces groupes ont créé un site internet et une page Facebook pour recueillir le soutien à une pétition destinée à la Commission américaine du commerce, exigeant que le réseau social scinde ses services (Instagram, WhatsApp et Messenger dont il est le propriétaire) et « impose des règles sur la vie privée stricte ».

« Facebook et [son PDG] Mark Zuckerberg ont amassé une somme de pouvoirs effrayante », soulignent les groupes sur leur site.

« Facebook décide de manière unilatérale des informations concernant des milliards de personnes à travers le monde chaque jour. Il achète ou met sur la paille des concurrents potentiels pour préserver son monopole, tuer l'innovation et le choix », estiment les activistes.

« Il nous traque presque partout où nous allons sur internet, à travers nos téléphones portables et même lorsque nous nous déplaçons dans le monde réel », fustigent-ils.

Cette action intervient alors que Facebook reste sous le feu des critiques depuis l'éclatement mi-mars du scandale retentissant Cambridge Analytica, du nom de cette firme britannique liée à la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016 aux États-Unis, qui a mis la main sur les données de 87 millions d'utilisateurs de Facebook à leur insu.

Facebook « évolue dans un environnement concurrentiel où les gens utilisent nos applications de même que les services gratuits offerts par bien d'autres » applications, a réagi un porte-parole du réseau social.

« En moyenne, une personne utilise huit applications différentes pour communiquer et rester connectée », a-t-il fait valoir dans une déclaration écrite.

Lors de son audition devant le Congrès le mois dernier, Mark Zuckerberg avait lui-même déclaré ne pas avoir le sentiment que Facebook était en situation de monopole.

Facebook compte environ deux milliards d'utilisateurs à travers la planète, contre plus d'un milliard pour chacune de ses applications Messenger et Whatsapp.

Toute séparation de ses applications nécessiterait une longue enquête des autorités américaines et probablement une bataille judiciaire.

La dernière campagne a été lancée par les organisations Demand Progress, MoveOn, SumOfUs ou encore Citizens Against Monopoly, Jewish Voice for Peace et Muslim Grassroots Movement.

Ce mouvement intervient alors que Mark Zuckerberg doit être auditionné mardi devant le Parlement européen pour répondre aux questions sur le scandale Cambridge Analytica.