La société britannique Cambridge Analytica, au coeur du scandale autour des données d'utilisateurs de Facebook, a déposé le bilan aux États-Unis, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

La société d'analyse de données, accusée d'avoir collecté les données personnelles d'utilisateurs du réseau social pour les utiliser sans leur consentement lors de campagnes politiques, a entrepris cette démarche mercredi auprès d'un tribunal new-yorkais, selon un document consulté par l'AFP.

Début mai, elle avait entamé une procédure d'insolvabilité en Grande-Bretagne et aux États-Unis, en affirmant qu'elle avait été ruinée par «de nombreuses accusations infondées et «calomniée pour des activités (...) légales». De ce fait, elle a cessé immédiatement ses activités qui n'étaient «plus viables».

Un administrateur indépendant avait été alors désigné.

Selon le texte de la déclaration de faillite, les actifs de Cambridge Analytica se situent dans une fourchette de 100 001 à 500 000 dollars, tandis que le passif de la société serait compris entre 1 et 10 millions de dollars.

Cambridge Analytica est accusée d'avoir collecté et exploité les données personnelles de 90 millions d'utilisateurs de Facebook sans leur consentement.

Le New York Times a rapporté mardi que le FBI et le ministère de la Justice enquêtaient sur Cambridge Analytica pour déterminer si les données collectées par la firme ont permis d'influencer la campagne remportée par Donald Trump.

On ne sait cependant pas clairement, selon le quotidien, si cette enquête est liée à celle du procureur spécial Robert Mueller sur une éventuelle collusion avec la Russie pour faire élire M. Trump.

Mercredi, le lanceur d'alerte Christopher Wylie a assuré lors d'une audition devant le Congrès que Cambridge Analytica avait eu eu recours à des chercheurs russes et a partagé des données avec des entreprises liées aux services de renseignement russes.