L'application Snapchat a décidé de se joindre à son tour au «Code de conduite» de l'Union européenne, dans lequel des acteurs majeurs d'internet s'engagent à lutter contre les propos haineux illégaux en ligne, a annoncé lundi la Commission européenne.

Ces géants du secteur, Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft avaient inauguré ce texte en mai 2016. Selon ce document, ils s'engageaient notamment auprès de l'exécutif européen à «avoir des procédures claires et efficaces pour examiner» en moins de 24 heures les signalements de «discours de haine illégaux» et à les supprimer si besoin.

Ils ont été ensuite rejoints par le réseau social Instagram et le géant Google" dans cette démarche. L'objectif est de lutter plus efficacement contre les contenus illicites comme des propos racistes ou xénophobes par exemple.

«Le nombre croissant de participants montrent que le Code de conduite de l'UE est une manière efficace de faire d'internet un lieu plus sûr», s'est félicitée la commissaire à la Justice, Vera Jourova, citée dans un communiqué.

La Commission européenne a indiqué qu'elle déciderait «dans les prochains mois» si la démarche volontaire du «Code de conduite» est suffisante ou s'il faut envisager de nouvelles règles contraignantes pour les acteurs d'internet.

Dans un bilan dressé en janvier, l'exécutif européen a estimé que ces derniers tenaient «désormais de mieux en mieux leurs engagements à supprimer la majorité des discours haineux illégaux dans les 24 heures». Mais elle avait aussi regretté «l'absence de retour systématique d'informations aux utilisateurs».

Dans des recommandations publiées début mars, la Commission européenne a demandé aux principaux acteurs d'internet d'être particulièrement réactifs pour lutter contre les contenus illicites à «caractère terroriste». Elle les a exhortés à supprimer ces contenus dans un délai d'une heure à compter d'un signalement.

Paris et Berlin, qui soutiennent cette recommandation concernant les contenus terroristes, estiment que les entreprises ne coopèrent pas encore suffisamment, malgré les demandes répétées des autorités.

Dans une lettre commune envoyée le mois dernier à la Commission, les ministres français et allemand de l'Intérieur ont demandé à l'exécutif européen de «prendre une initiative législative» pour imposer des délais de retrait de ces contenus terroristes.

«Des sanctions en cas de non-respect de ces obligations doivent être créées, afin que ces dispositions ne restent pas sans effet», avaient insisté les deux ministres.