Le populaire réseau social chinois Weibo ne censurera finalement pas certains contenus liés à l'homosexualité comme annoncé la semaine dernière, a-t-il annoncé lundi, faisant marche arrière après un tollé sur internet.

La plateforme de microblogue Weibo réalise actuellement une «campagne d'assainissement» de ses contenus. Elle avait annoncé vendredi viser notamment «les bandes dessinées et vidéos avec des implications pornographiques, promouvant la violence, ou (en rapport avec) l'homosexualité».

Le réseau social revendique 400 millions d'utilisateurs mensuels actifs et est parfois appelé «le Twitter chinois». Il permet de publier de courts messages, des photos, des vidéos ou des liens, et de les commenter.

«Cette campagne d'assainissement des jeux, des bandes dessinées et des dessins animés n'est plus dirigée contre les contenus relatifs à l'homosexualité, mais vise principalement à effacer les contenus pornographiques, violents et sanglants», a indiqué Weibo lundi dans un message publié sur la plateforme.

Cette annonce intervient après la publication de nombreux messages de protestation, ralliés sous le mot-dièse JeSuisHomosexuel. Celui-ci a cumulé jusqu'à 240 millions de vues sur la plateforme.

La plupart des commentaires d'internautes saluaient lundi la nouvelle décision de Weibo.

«Je soutiens la suppression des contenus pornographiques. Mais le réseau social ne doit pas viser l'homosexualité. Ce genre de discrimination n'est pas souhaitable», écrit un utilisateur de la plateforme.

«Grâce aux efforts opiniâtres de tous, nous avons finalement obtenu un droit élémentaire. C'est rare !», salue un autre.

Weibo affirme tout simplement appliquer la nouvelle loi chinoise sur la cybersécurité lancée en 2017. Il disait vendredi avoir déjà supprimé dans le cadre de cette opération quelque 56 240 éléments.

La Chine a retiré en 2001 l'homosexualité de sa liste des maladies mentales. Mais les homosexuels y font toujours l'objet de discriminations et de pressions familiales, l'absence de descendant étant mal vécue par beaucoup.

Les autorités chinoises avaient sommé l'an passé les plateformes de diffusion de vidéos en streaming de censurer les relations qu'elles jugent «anormales», visant entre autres l'homosexualité et l'adultère.