Le régulateur américain du commerce (FTC) a confirmé lundi qu'il avait ouvert une enquête sur la protection des données privées par Facebook, suite au scandale Cambridge Analytica.

Cette annonce a fait immédiatement plonger en Bourse le titre Facebook, qui perdait 3% à 154,60 dollars vers 11h50, portant ses pertes à quelque 18% depuis les révélations de l'usage par la firme britannique Cambrige Analytica des données privées de dizaines de millions d'utilisateurs du réseau social à leur insu.

«La FTC prend très au sérieux les récentes publications de presse s'inquiétant des pratiques de Facebook en matière de protection de la vie privée», a indiqué Tom Pahl, le directeur par intérim du Bureau de protection des consommateurs de l'organisation, cité dans un communiqué.

«La FTC confirme qu'elle a ouvert une enquête relative à ces pratiques», a-t-il ajouté, alors même que l'organisation d'habitude refuse de commenter ses investigations.

«La FTC est fermement et entièrement décidée à utiliser tous les outils dont elle dispose pour protéger la vie privée des consommateurs», a poursuivi l'agence officielle.

Elle précise notamment qu'elle peut agir contre des entreprises «qui ne respectent pas leurs engagements sur (le respect de) la vie privée, notamment le fait de respecter le "Privacy Shield" (accord entre les États-Unis et l'Union européenne, NDLR), ou qui sont impliquées dans des actions inéquitables au détriment des consommateurs», est-il précisé.

La FTC a ajouté que les entreprises ayant précédemment signé un accord amiable avec elle «doivent également respecter les obligations énoncées par la FTC concernant la sécurité de la vie privée et des données».

Facebook avait signé un accord avec la FTC en 2011, mettant fin aux accusations selon lesquelles il avait trompé les consommateurs en leur disant que leurs informations personnelles sur Facebook restaient privées, alors qu'il les avait partagées.

Le réseau social ne parvient pas malgré des excuses répétées de son patron Mark Zuckerberg à éteindre le scandale, qui a éclaté il y a dix jours sur les pratiques de la société Cambridge Analytica (CA).

Elle est accusée d'avoir récupéré à leur insu les données de 50 millions d'utilisateurs de Facebook et de les avoir utilisées pour peser dans la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016.