L'armée philippine a demandé à Facebook vendredi de fermer des dizaines de comptes appartenant à des djihadistes qui ont lancé une attaque dans une ville du sud de l'archipel et à leurs sympathisants, arguant qu'ils servent à la propagande islamiste.

Le département militaire chargé des réseaux sociaux a retrouvé 63 comptes ouverts chez le géant américain par des islamistes et leurs partisans, a déclaré Jo-ar Herrera, porte-parole de l'armée.

« Ces 63 comptes répandent des informations maléfiques et de la désinformation qui portent atteinte au paysage de l'information et à l'état d'esprit de chaque Philippin », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Marawi.

L'armée a demandé à Facebook Philippines de « prendre les mesures nécessaires pour fermer ces faux comptes », a ajouté le porte-parole.

Interrogé par l'AFP, Facebook a assuré qu'il retirerait les comptes promouvant le terrorisme.

« Nous voulons fournir un service où les gens se sentent en sécurité [...] Les critères de notre communauté n'autorisent pas des groupes ou des personnes impliquées dans des activités terroristes, ou des publications qui expriment un soutien au terrorisme. Les faux comptes sont également interdits », a souligné Facebook dans un communiqué.

C'est à Marawi, une ville du sud de l'archipel, que des centaines de combattants islamistes ont commencé à semer le chaos le 23 mai en brandissant des drapeaux noirs du groupe djihadiste État islamique (EI).

Pour l'instant, ils ont résisté à deux semaines de bombardements aériens et d'offensive terrestre de la part des forces gouvernementales.

Le président Rodrigo Duterte, qui juge que cette attaque entre dans le cadre d'un projet plus vaste d'instauration d'un « califat » de l'EI dans la région méridionale de Mindanao, y a décrété la loi martiale.

Selon un décompte de l'armée, 40 soldats et 138 djihadistes ont été tués.

Le gouvernement a confirmé la mort de 20 civils dans les combats mais ce chiffre est vraisemblablement sous-évalué, les autorités n'ayant pu accéder aux quartiers toujours aux mains des djihadistes, environ 10 % de la ville.

Quelque 2000 personnes sont prises au piège dans ces quartiers et servent de bouclier humain aux djihadistes, d'après les autorités.

L'EI se sert abondamment des réseaux sociaux à des fins de prosélytisme et pour semer la peur. Les analystes estiment que nombre de leurs partisans ont été recrutés en ligne.