La messagerie WhatsApp a recommencé à fonctionner vers 14 h mardi au Brésil, après plus de 24 heures de blocage pour rétention d'informations dans le cadre d'une enquête, a indiqué un responsable de ce service à l'AFP.

«WhatsApp a présenté un nouveau recours ce matin qui a été accepté et qui a levé le blocage», a expliqué un responsable de cette messagerie utilisée par plus de 100 millions de Brésiliens.

WhatsApp avait été bloqué lundi à 13 h sur ordre d'un juge de la ville de Lagarto qui accuse Facebook, propriétaire de l'application, de ne pas avoir fourni d'informations sur une bande de trafiquants de drogue locale.

Les cinq opérateurs de téléphonie brésiliens ont respecté l'ordre judiciaire afin d'éviter une amende de 127 000 euros par jour.

WhatsApp, qui a fait appel lundi soir, affirme avoir collaboré avec les tribunaux brésiliens et assure ne pas disposer des informations demandées. Mais un juge de seconde instance a rejeté l'appel mardi à l'aube et WhatsApp a présenté un nouveau recours.

C'est un juge de seconde instance également qui est revenu sur la décision de son collègue et a levé le blocage.

Contacté par l'AFP, le tribunal de Lagarto n'a pas expliqué les raisons du changement de décision.

Par ailleurs, la page web de la justice de l'État de Sergipe ne fonctionnait plus depuis lundi. Des hackers du groupe Anonymous Brésil ont affirmé à travers leur compte Twitter @anonopsbrazil qu'ils protestaient ainsi contre le blocage de WhatsApp.

L'organisme de défense des consommateurs, Idec, avait estimé lundi que la gravité des faits «n'était pas proportionnelle» à la sévérité de la sanction, tandis que pour le président de l'Agence nationale de télécommunications (Anatel), Joao Rezende, «le blocage n'était pas la solution».

C'était le même juge qui avait décrété en mars la détention préventive de l'Argentin Diego Dzodan, vice-président de Facebook pour l'Amérique latine, pour les mêmes raisons de rétention d'informations sur cette bande de trafiquants.

Son incarcération avait été qualifiée de «mesure extrême» par Facebook, entreprise dirigée par l'Américain Mark Zuckerberg.

WhatsApp est installé sur plus de 90% des portables et smartphones du Brésil, un pays de plus de 200 millions d'habitants, et il est utilisé par plus de 100 millions de Brésiliens, selon des données de cette messagerie.