Malgré ses 41 centres d'entraînement, Nautilus Plus n'est accessible qu'à une petite portion de la population québécoise qui souhaite s'entraîner. L'entreprise a donc pensé joindre les autres là où ils se trouvent en lançant le service en ligne Np2.

Conçu par Nautilus Plus et l'entreprise québécoise LIFT Digital, Np2 permet des entraînements privés en direct, grâce à une application à télécharger dans l'Apple Store. Où qu'il se trouve, dans son salon, dans sa chambre d'hôtel, le client peut obtenir à distance, grâce à son iPad, les services d'un entraîneur de Nautilus Plus pour une séance d'exercices personnalisée à une heure fixée. Et ce, sans avoir à être membre de Nautilus Plus.

« Il y a un maximum de 15 % de la population qui est abonnée à un centre d'entraînement, note le président Richard Blais. Souvent, parce que ça exige un déplacement au gym. Le consommateur ne fait pas plus de 15 minutes de déplacement pour accéder à un centre. Il y a donc une limite de pénétration. Avec Np2, il n'y a plus de limites géographiques. »

Ce service d'encadrement en ligne offre à ses usagers, par écran interposé, des séances de 30 ou 60 minutes, pour des tarifs qui vont de 39 $ pour une séance de 30 minutes à 399 $ pour six séances d'une heure. À distance, l'entraîneur accompagne et soutient le client. L'application compte des centaines de vidéos, un système de correction d'exercices, un journal d'entraînement... 

« Toutes les statistiques d'entraînement sont conservées. Parfois, ce sont de petites nuances que l'entraîneur va apporter pour que l'entraînement soit efficace. », explique Karine Larose, kinésiologue et directrice des communications de Nautilus Plus.

« Ce n'est pas une simple connexion FaceTime, analyse Richard Blais. C'est beaucoup plus élaboré. »

Une première

Plus de 100 000 $ ont été investis pour personnaliser l'application de base LIFT Session de LIFT Digital. Nautilus Plus est le premier centre de conditionnement physique au Québec à lancer un tel service. LIFT Digital vient, de son côté, de signer une entente avec l'américaine Equinox, qui compte 75 gyms aux États-Unis. « Et plusieurs milliers de personnes utilisent déjà l'application, affirme Raffi Tchakmakjian, fondateur de LIFT Digital. Là, c'est la saison où on voyage. L'outil permet donc de continuer l'entraînement à distance. »

Outre les voyageurs, Nautilus Plus pense aux jeunes parents soudainement moins mobiles et aux gens éloignés des grands centres. Elle aimerait également intéresser des entreprises pour des séances de groupe, à l'heure du dîner, par exemple. Elle vise l'obtention d'un millier de clients en ligne dans la première année. « Il y a tout un potentiel de marché qui reste à exploiter, juge Richard Blais. Les gens ont un rythme de vie effréné. Ils ne ressortent pas de la maison après le travail. Ça ouvre, par ailleurs, la porte au marché international. »

Np2 risque-t-il toutefois de ralentir l'ouverture de centres physiques ? « L'ouverture d'un centre nécessite chaque fois un investissement de 1 million de dollars, répond Richard Blais. Grâce à Np2, il y a donc un marché qu'on peut développer plus rapidement. Mais je ne pense pas que ça va ralentir notre développement. On vient d'ailleurs d'investir 250 000 $ dans la rénovation de notre centre de la Place Victoria, à Montréal. Même si la vente au détail en ligne ébranle le marché, il y aura toujours un marché pour les centres physiques. On ne se cannibalise pas. »