Les dernières années ont été fertiles pour Samsung, dont les ventes de téléphones intelligents ont atteint le double de celles d'Apple. Mais ces fondations en apparence solides commencent à craquer, et certains analystes craignent que l'arrivée de l'iPhone 6 n'y porte un coup de massue très dommageable.

Où qu'ils soient dans le monde, les actionnaires de Samsung ont sué cet été en regardant le titre du géant coréen fondre d'un peu plus de 18 % depuis son sommet du début de juin. Et ce sont principalement les ventes d'appareils mobiles qui inquiètent le plus les investisseurs.

L'entreprise a connu un grand succès en multipliant les modèles et en offrant des appareils équipés d'écrans toujours plus gros. Elle est à l'origine d'une catégorie, les «phablettes», des appareils à mi-chemin entre le téléphone intelligent et la tablette, qui a connu une forte croissance.

Des chiffres publiés par la firme de recherche IDC au début d'août lui accordent une part du marché des téléphones intelligents de plus de 41 % à l'échelle mondiale, contre 13,2 % pour Apple. Plus du triple, donc.

Stocks d'invendus

Mais ces ventes trimestrielles étaient néanmoins inférieures aux prévisions des analystes, qui s'inquiètent par ailleurs du gonflement des stocks d'appareils invendus. D'autres notent que les lancements de nouveaux produits de l'entreprise, comme celui du Galaxy Note 4 la semaine dernière, attirent de moins en moins l'attention, peut-être parce qu'ils sont beaucoup plus fréquents que ceux de sa rivale.

Et la menace de l'iPhone 6 est bien réelle, pour quelques raisons. D'abord, il semble évident qu'Apple s'est enfin résolue à ne plus laisser le champ libre à ses rivales dans la catégorie des téléphones-tablettes (phablets) et lancera un modèle avec un écran de 5,5 pouces.

Les fonctionnalités de paiement mobile qu'Apple intégrera aussi manifestement dans son nouvel appareil se dressent comme un mur apparemment important pour Samsung et son partenaire Google, créateur du système d'exploitation Android.

Les appareils Samsung intègrent la technologie NFC, et Google offre un portefeuille virtuel depuis un bon moment déjà, mais ni l'un ni l'autre n'a véritablement obtenu la faveur du public jusqu'à présent.

Or, pour diverses raisons (voir autre texte), Apple semble bien positionnée pour créer l'étincelle qui fera finalement décoller cette technologie. Et si elle y parvient, notait la semaine dernière l'agence Bloomberg, elle élèverait du même coup une immense barrière à la sortie pour ses clients et une autre, tout aussi élevée, à l'entrée pour ses concurrents.